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Observatoire du Leem

Vaccins : la défiance des Français se poursuit

Par la rédaction

Malgré une légère érosion, le niveau de confiance envers les médicaments demeure élevé chez les Français. Ce n'est plus le cas pour la vaccination.

neko92vl/epictura

Année après année, la confiance des Français envers les vaccins s’émousse. Un sondage réalisé par Ipsos pour le compte des industriels du médicament (Leem) met en lumière des doutes grandissants dans la population. Moins de 7 personnes sur 10 font encore confiance aux vaccins, et à peine la moitié juge les bénéfices supérieurs aux risques. Pour 15 % des sondés, les risques seraient même supérieurs aux bénéfices. C'est le taux le plus bas enregistré depuis le lancement de cet "Observatoire sociétal du médicament" en 2012.

Controverses

Ces perceptions varient  d'une génération à l'autre : la génération des 25-34 ans est ainsi la plus méfiante vis-à-vis des vaccins, et celle des 55-59 ans la plus confiante. Sur l'ensemble des sondés, 34 % déclarent ne pas être certains d'être à jour dans leur vaccination et 6 % n'en ont aucune idée.

Les doutes trouvent aussi leur source dans les différentes controverses qu’ont suscitées certains vaccins dans les 15 dernières années. Des résultats scientifiques falsifiés ont largement discrédité le vaccin contre la rougeole. Et de l’hépatite B à la grippe A H1N1, les faux pas des autorités de santé ont marqué les esprits et entamé un peu plus la confiance des citoyens. Sans oublier le manque de réponses claires aux inquiétudes sur les adjuvants, les pénuries, et les doutes de plus en plus importants parmi les médecins eux-mêmes.

Médicaments : la confiance se tasse

Si le niveau de confiance se dégrade pour les vaccins, il reste très élevé dans les médicaments (84 %).

Mais si le niveau de confiance est conséquent, il se dégrade cependant pour la quasi-totalité des médicaments : sur ordonnance (- 5 points),  remboursés (- 4 points), de marque (- 2 points), non remboursés (- 1 point), sans ordonnance (- 3 points), et vaccins (- 2 points).  Au final, seule l’homéopathie progresse dans l’esprit des Français avec un niveau de confiance en hausse de 2 points (73 %).
 

Les lanceurs d'alerte plébiscités

Malgré une faible érosion, les niveaux de confiance envers les professionnels de santé (généralistes, spécialistes, pharmaciens, infirmières) restent enviables. De leur côté, les  lanceurs d’alerte montent en puissance (69 %, + 24 points).

A noter que les entreprises du médicament chutent de 4 points : seuls 45 % des Français leur font confiance en matière d’information sur les médicaments. Elles restent toutefois devant la presse écrite, la radio, la télévision, Internet et les hommes politiques.

Un résultat logique puisque cette nouvelle vague de l’enquête annuelle du LEEM se caractérise aussi par une détérioration de l’image des entreprises en général. 

Utilité, innovation et efficacité

Et pour comprendre cet attachement, trois caractéristiques qui correspondent le mieux aux entreprises du médicament sortent du lot : Utilité, innovation et efficacité.
Signe encourageant, l'industrie du médicament progresse légèrement sur les items de comportement : les Français les considèrent comme un peu moins opaques, et plus respectueuses de l’environnement et de leurs salariés. Les entreprises du médicament progressent également sur les items d’honnêteté et de transparence, même si les scores restent bas.

(1) Etude Ipsos pour le Leem, réalisée auprès de 1 000 personnes, interrogées par Internet entre le 09 et le 16 juin 2016 (échantillon âgé de 18 ans et plus, représentatif de la population nationale).