Avec ses ballons et sa rengaine sinistre, le clown Grippe-Sou a traumatisé des générations entières. Le personnage créé par Stephen King n’est pas le seul à faire frissonner le monde. Combien de films d’horreur ont surfé sur la vague de la coulrophobie ?
Oui, le clown inquiète. Il fait peur. Derrière ses airs de gai luron, et de farceur, son maquillage bariolé et ses cheveux colorés provoquent une chair de poule qu’on a bien du mal à expliquer. En tout cas jusqu’à aujourd’hui.
Une équipe du Knox College (Etats-Unis)s’est penchée sur les ressorts de notre peur et du sinistre. Et apporte une piste d’explication dans New Ideas in Psychology.
Plus effrayant qu’un taxidermiste
Pour ces travaux, 1 340 volontaires ont été interrogés sur Internet. Agés de 18 à 77 ans, ils ont répondu à des questions sur ce qui suscite un sentiment de peur. Parmi les éléments qui ressortent, le sexe masculin mais aussi un large panel d’éléments non verbaux.
Un sourire étrange, des doigts longs ou encore une peau très pâle ont tendance à dresser les cheveux sur la tête. De même, les éclats de rire imprévisibles et les vêtements inhabituels font frissonner les plus vaillants. Autant de caractéristiques auxquelles collent les clowns, qu’ils soient augustes ou blancs.
Dans la deuxième partie de l’enquête, les volontaires ont été consultés sur les professions qui effraient. Sans surprise, le métier de clown arrive en tête. Et de loin. Suivent les taxidermistes et les gérants de sex-shop. « Ma théorie semble donc se confirmer : avoir peur, c’est répondre à une menace de nature ambiguë », précise l’auteur de l’étude, Frank McAndrew, sur le site The Conversation. Un sentiment d’inquiétante étrangeté en somme.
Des attaques physiques
De fait, des signaux contradictoires émanent du clown. Ils affichent un air heureux mais organisent des farces dont nous pouvons faire les frais. Ajoutées à cela des caractéristiques physiques inhabituelles, le cocktail est réuni pour nous provoquer des frissons dans le dos. D’autant que les clowns n’amusent même pas le public qu’ils sont censés divertir.
Une étude a été menée en 2008 auprès de 250 enfants de 4 à 16 ans. La majorité d’entre eux a fait état d’une méfiance vis-à-vis du personnage. Il faut dire que du Grippe-Sou de King au Joker de Batman, les exemples en ce sens fourmillent.
Pire : depuis le début de l’année 2016, une « épidémie » de clowns agressifs gagne les Etats-Unis. Un peu partout dans le pays, des incidents ont été signalés. Certains auraient même tenté d’attirer les jeunes enfants dans les bois. Au Royaume-Uni, des attaques physiques ont même été rapportées. De quoi rafraîchir les plus téméraires.
Avis donc, à ceux qui réfléchissent à leur costume d’Halloween : clowns effrayants, passez votre chemin…