Près d’un adulte sur trois souffre d’hypertension artérielle (HTA) en France. Cette maladie constitue un risque majeur de pathologies, notamment cardiovasculaires, telles que l’accident vasculaire cérébral (AVC), l’infarctus du myocarde, l’anévrisme ou l’insuffisance cardiaque. Un traitement adapté peut réduire ce risque, mais encore faut-il que les patients sachent qu’ils sont hypertendus, soulignent la Haute Autorité de santé (HAS) et la Société Française d’Hypertension Artérielle dans une fiche mémo à destination des professionnels de santé.
De fait, près d’un malade sur deux ignorerait sa maladie. Les autorités sanitaires souhaitent donc améliorer le dépistage précoce de l’hypertension. Pathologie silencieuse, elle ne provoque pas de symptômes. Ainsi « pour la dépister le plus précocement possible, et éviter ainsi l'apparition de conséquences souvent irréversibles, le médecin traitant […] doit régulièrement mesurer la pression artérielle, quel que soit le motif de la consultation des patients ». Un réflexe que devraient adopter tous les autres professionnels médicaux et paramédicaux (médecins du travail, pharmaciens, infirmiers…).
Si une pression élevée est découverte, « le diagnostic est à confirmer par une mesure en dehors du cabinet médical, au domicile, par le patient lui-même, grâce à un dispositif d'auto-mesure, ou avec l'aide de professionnels en ambulatoire », explique la HAS.
Changer de mode de vie
Une fois l’hypertension confirmée, l’objectif est de réduire à moins de 140/90 mmHg la pression artérielle, dans un délai de 6 mois. Or, pour plus de la moitié des patients pris en charge, la pression artérielle reste mal contrôlée. Mauvaise observance des traitements, régime alimentaire inadéquat… L’hypertension oblige les patients à changer de mode de vie et à prendre des médicaments quotidiennement.
La HAS souligne que les mesures hygiéno-diététiques comme l’arrêt du tabac, la perte du poids, la diminution de la consommation de sel et d’alcool, sont « essentielles ». Instaurées dès la confirmation du diagnostic, « elles sont un moyen efficace pour agir sur la pression artérielle, car certains facteurs de risque d’hypertension sont liés au mode de vie ».
Renforcer l'observance
Ce n’est qu’après l’instauration de ces mesures que le médecin envisage la prescription d’un ou plusieurs médicaments en fonction de la sévérité de l’hypertension. « Le cas échéant, le traitement médicamenteux prescrit devra être le moins contraignant possible pour favoriser l’adhésion du patient : proposer une seule prise par jour, privilégier des comprimés associant plusieurs molécules lorsqu'une bithérapie est nécessaire, et s'assurer que le traitement est bien toléré », suggère la HAS.
Malgré cet allègement du traitement, des résistances peuvent persister, reconnaît l’autorité. C’est pour cette raison qu’elle conseille d’impliquer le patient le plus possible avec un temps de discussion et d’échange avec lui lors des consultations de suivi.