Entre les barres chocolatées et les boissons sucrées, un autotest VIH. L’image de ce distributeur automatique est saisissante, mais bien réelle. La scène se déroule en Chine, et est relayé par le site anglophone What’s On Weibo. Des tests urinaires sont proposés aux étudiants de l’université Petroleum, dans la province du Sichuan (Chine). Une initiative originale, mais qui répond à un besoin urgent. Dans le pays, les infections par le VIH progressent au rythme de 35 % par an.
D’un prix de 30 yuans – soit 4 euros environ – l’autotest est différent de ceux utilisés en France. Il recherche les anticorps développés contre le VIH dans l’urine. Toute réponse positive demande donc une confirmation avec un examen biologique traditionnel. Le réel argument de ce test, c’est son coût. Il est dix fois inférieur à celui pratiqué dans les commerces traditionnels. Un argument de poids pour les jeunes et les étudiants. Une association se charge de débourser le reste de la somme nécessaire.
Le manque d’information
Pour le moment, les autotests ne côtoient les snacks que dans l’université Petroleum. Il s’agit du premier établissement à tester ce dispositif, jusqu’à la fin de l’année 2016. En fonction des résultats, le protocole pourrait être reproduit. L’approche est peu conventionnelle, mais les besoins sont réels pour les jeunes Chinois. Ce public est assez mal informé des risques de transmission du VIH. Résultat : les infections bondissent, particulièrement chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes.
Les initiatives locales se sont multipliées pour cibler les jeunes, comme le souligne un rapport de l’Onusida. Du côté des réseaux sociaux, l’accueil est plutôt positif. What’s On Weibo signale des retours optimistes de la part de jeunes qui déplorent le manque d’éducation sexuelle. Dans un pays où un demi-million de personnes vit avec le VIH, cela relève de l’euphémisme. D’autant que parmi elles, la moitié est au stade de l’immunodéficience (Sida). Cela signifie qu’elles ont été diagnostiquées trop tard.