C’est l’infection materno-fœtale la plus courante en France. Près d’une naissance sur 100 est touchée. Et pourtant, rien ne permet de combattre le cytomégalovirus. Aucun vaccin ne permet de s’en prémunir… pour l’heure. Car un laboratoire est dans les starting-blocks pour mettre au point un candidat-vaccin. Il présente, dans Science Translational Medicine, des résultats encourageants.
Le produit s’appuie sur une version atténuée du cytomégalovirus humain, plus précisément sur la souche AD169. L’objectif : reproduire la réponse immunitaire des personnes infectées et asymptomatiques. Ce phénomène n’est pas rare, puisque 40 % des Français âgés de 15 à 49 ans sont séropositifs à ce virus. En début de grossesse, à peu près autant de femmes sont concernées. Le problème se pose chez les futures mères séronégatives qui sont contaminées par la suite. Elles n’ont pas encore développé l’immunité qui protégerait l’enfant à venir. La transmission mère-enfant touche ainsi 0,5 à 2 % des naissances vivantes.
Des profils multiples
A une étape précoce de la vie, l’infection est risquée. Les fœtus et les bébés peuvent développer des anomalies neuro-développementales. Une complication rare, mais qui peut se révéler grave, voire handicapante. D’autres profils sont particulièrement exposés aux dangers d’une infection : les personnes adultes immunodéprimées, à cause d’une maladie chronique, après une transplantation d’organe ou à cause de l’âge. L'infection peut alors provoquer des symptômes variés, comme une asthénie ou des douleurs musculaires, mais également une méningite dans les cas les plus sévères.
Au total, 150 millions de personnes âgées et 120 000 nourrissons bénéficieraient d’un vaccin préventif. Les auteurs de cette étude y voient « une priorité de santé publique ». Les recherches menées par le laboratoire Merck sont les plus abouties à ce jour. Son candidat-vaccin a été testé sur trois espèces animales différentes : la souris, le lapin et le macaque rhésus. Le produit a permis la production d’anticorps contre le cytomégalovirus. Les animaux ont également présenté une réponse immunitaire à l’aide de lymphocytes T. De quoi justifier des essais chez l’être humain, une fois que la stabilité génétique du vaccin aura été obtenue.