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A l'Assemblée nationale

Vaccin contre la grippe : les pharmaciens reçoivent le feu vert

Par Audrey Vaugrente

Afin d'améliorer la couverture des personnes à risques, les députés ont voté la possibilité pour les pharmaciens de vacciner contre la grippe pour les trois prochaines années.

Magali/Flickr

La vaccination en pharmacie aura bien lieu… à titre expérimental. L’Assemblée nationale a voté en ce sens dans la nuit du 27 octobre. L’amendement était débattu dans le cadre du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS 2017). Pendant trois ans, certaines officines auront donc la possibilité de vacciner contre la grippe. Une mesure censée améliorer la couverture des personnes à risque. En 2015, moins d'une sur deux s’est protégée.

Michèle Delaunay, rapporteur du PLFSS pour l’Assurance maladie, a souligné les conséquences parfois graves de la non-vaccination. Lors de la saison 2015-2016, un millier de cas sérieux ont été déclarés. Les mécanismes qui poussent les gens à faire l’impasse sur la vaccination sont nombreux. L’un d’entre eux est structurel : prendre deux rendez-vous médicaux pour en obtenir la prescription, puis se faire vaccciner, peut s’avérer compliqué. Pour faciliter le parcours des patients à risque, le gouvernement a donc souhaité ouvrir le geste aux pharmaciens.

Le stockage en cabinet médical

La proposition avaient provoqué un tollé chez les médecins généralistes et leurs syndicats. Ils avaient notamment dénoncé le manque de formation des pharmaciens. Mais pour les députés, cela ne fait aucun doute : la vaccination en officine est susceptible d’améliorer la couverture vaccinale. Les personnes ciblées recevront donc un bon qui se substitue à une prescription médicale. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a salué ce vote comme « une avancée importante ».

Les médecins pourront tout de même se consoler : dans la foulée, un autre amendement a été adopté. Il suit les réclamations de plusieurs syndicats. Sur une durée de trois ans, certains cabinets pourront stocker des vaccins contre la grippe et les administrer aux populations à risque – les femmes enceintes, les malades chroniques et les personnes de plus de 65 ans. Un test qui se montrera légèrement plus complexe pour ces professionnels de santé.

Comme l’a rappelé la présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Lemorton, la TVA devra être reversée et le tiers payant assuré. La députée, pharmacienne de profession, a proposé que les deux expérimentations se déroulent au sein des mêmes territoires. Cela permettrait, en effet, d’observer quelle approche est la plus efficace pour améliorer la couverture vaccinale.