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Pilule de 3e génération: Marisol Touraine veut saisir l'Europe

Par Philippe Berrebi

Principe de précaution, menace sanitaire, mesure de santé publique, qu’est-ce qui justifie la décision que s’apprête à annoncer Marisol Touraine ? Selon les informations révélées aujourd’hui par le Parisien, le ministre de la Santé devrait demander à Bruxelles de réexaminer l’autorisation de mise sur le marché (Amm) des 40 marques de pilules de 3 ème génération disponibles sur le marché français. Ce qui pourrait aboutir, précisent les journalistes Anne-Cécile Juillet et Daniel Rosenweig, « à leur interdiction, du moins à une restriction draconienne du champ de prescription ». Une étape nécessaire car la France ne pas décider unilatéralement  de modifier une Amm.

Si elle se confirme, cette annonce s’ajoute à celles qui ont contribué ces dernières semaines à alimenter la confusion, suscitant un mouvement de panique chez les utilisatrices et l’exaspération chez les prescripteurs. Elle intervient également au moment où l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) entame une série de consultations avec les professionnels pour préciser les conditions de prescription. Le directeur de l’Ansm rappelait dans le journal Le Monde ce week-end qu’il fallait à tout prix éviter une crise de confiance.

En attendant le verdict de l’Agence européenne du médicament, la ministre devrait demander aux médecins , toujours selon le Parisien, de ne prescrire une pilule de 3 ème ou 4 ème génération qu’en deuxième intention. Une recommandation faite par la Haute autorité de Santé en 2007, rappelle le quotidien. Mais la profession semble l’avoir peu suivie. Avec près de 2 millions d’utilisatrices, ces pilules de nouvelle génération représentent la moitié des contraceptifs oraux délivrés.

Alors, un groupe de travail devrait voir le jour pour aider les prescripteurs à gérer la situation. Le Collège des gynécologues a par exemple proposé la rédaction d’un questionnaire-type que les généralistes et les spécialistes  soumettraient à leurs patientes. De son côté, un syndicat de médecins veut déposer plainte contre l’Ansm pour obtenir le retrait pur et simple de l’AMM de ces pilules.