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Ecole de Villeneuve

Epandage de pesticides : 2 châteaux bordelais mis en examen

Par la rédaction

Deux châteaux des Côtes de Bourg ont été mis en examen après l'intoxication de 23 élèves et de leur institutrice dans une école située au milieu des vignes. 

ilfede/epictura

En Gironde, après l’intoxication de 23 élèves et de leur institutrice au printemps 2014 dans une école cernée de vignes, l’enquête avance. Deux exploitations qui traitaient leurs vignes avec des pesticides ce jour-là ont été mis en examen, rapporte le journal Sud-Ouest.

Les exploitants concernés sont Le Château Castel La Rose et le Château Escalette, tout deux situés en Côtes-de-Bourg. La mise en examen porte sur un « usage inapproprié de produits phytosanitaires ».

Deux versions

Les faits remontent au 5 mai 2014. Alors que deux tracteurs pulvérisent des pesticides sur les vignes, les enfants de l’école sont pris de picotements aux yeux, maux de gorge, nausées… Leur institutrice devra être évacuée par les secours.

Selon l’enquête, deux châteaux ont traité ce jour-là. « Le Château Escalette utilisait des produits à base de soufre et de cuivre, destinés à l'agriculture biologique. Le Château Castel La Rose, cogéré par la maire du village, Catherine Verges, diffusait des pesticides de synthèse courants en agriculture conventionnelle », précise Sud-Ouest.

Dans un premier temps, la FDSEA Gironde (Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) a tenté de démontrer que l’intoxication était liée à la pulvérisation de soufre par le viticulteur bio. Saisie du dossier, l’ARS (Agence Régionale de Santé) a toutefois émis un rapport dans lequel elle pointe plutôt le rôle éventuel des produits phytosanitaires de synthèse dans l’émergence des symptômes.

« Des tracteurs ont répandu le jour même des produits fongicides secondairement identifiés [par le centre anti-poison du CHU de Bordeaux] contenant les substances actives suivantes : le mancozèbe, le mefenoxam, la spiroxamine. (…) Les effets connus des fongicides identifiés sont concordants avec les symptômes décrits par les enfants et personnels de cette école. »

Prendre conscience

Les associations Sepanso et Générations Futures ont décidé de se constituer partie civile dans ce dossier, non pas pour nuire à la viticulture bordelaise mais pour inciter à une prise de conscience.

« A l’heure où se discute la rédaction d’un nouvel arrêté portant sur l’utilisation des pesticides, nous espérons que cette affaire viendra confirmer l’impérieuse nécessité de protéger les groupes vulnérables, tout particulièrement les personnes pouvant être exposées à ces toxiques de manière indirectes (riverains, promeneurs, salariés agricoles etc.) notamment en retirant du marché les molécules dangereuses (CMR et PE) et dans l'attente de ces retraits, la mise en place de zones sans traitements (ce qui ne veut pas dire sans cultures… », écrit ainsi l’ONG dans un communiqué.

 

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