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Allergie retardée

Piqûre d'abeille : attention aux effets cardiaques tardifs

Par Julian Prial

Dans la revue BMJ Case Reports, des médecins mettent en garde contre les effets cardiaques tardifs de multiples piqûres d'abeilles. Un Indien de 55 ans vient d'en faire les frais. 

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Les piqûres d'abeilles peuvent parfois prendre une tournure dramatique, et même bien après l'incident. C'est que ce nous révèlent des médecins indiens dans la revue BMJ Case Reports. Dedans, ils décrivent le cas d'un Indien de 55 ans en bonne santé qui a développé des problèmes cardiaques graves plusieurs semaines après avoir été attaqué par un essaim d'abeilles.

Cette mésaventure commence lorsque l'homme marche dans une forêt. Soudain, un groupe d'abeilles l'attaque. Résultat, plus de 50 piqûres sur l'ensemble du corps et une admission à l'hôpital. Mais le quinquagénaire présente un tableau clinique non alarmant. Il totalise plusieurs boursoufflures sur le visage, s'essouffle et se dit extrêmement fatigué.

Un patient sans antécédent cardiaque 

Il totalise certes plusieurs boursoufflures sur le visage, s'essouffle et se dit extrêmement fatigué. Mais rien de préoccupant pour l'équipe médicale, surtout qu'après un traitement, son état s'améliore. Il est donc autorisé à quitter l'établissement avec, pour prescription, un médicament anti-inflammatoire. Une sortie d'autant plus justifiée pour les médecins que le patient n'avait aucun antécédent de problèmes cardiaques. Et ses tests cardiaques étaient normaux, soulignent les auteurs. 

Sauf qu'environ trois semaines plus tard, l'homme est de retour à l'hôpital. Il souffre cette fois-ci d'un rythme cardiaque dangereusement lent, et d'évanouissements répétés. Pire, le malade se retrouve en situation d'arrêt cardiaque. Bref, il frôle de peu la mort.

Quantité de venin importante

Les médecins ont en effet réussi à le sauver grâce à l'implantation d'un stimulateur cardiaque temporaire (pacemarker). Le dispositif a ensuite été remplacé par un permanent. Ainsi, son état s'est amélioré et il a finalement pu regagner sa maison.

Face à cette réaction allergique inédite, l'équipe médicale émet l'hypothèse que l'homme a développé le syndrome de Kounis. Il se traduit par des événements coronariens aigus. « En l'espèce, l'origine de sa survenue tardive pourrait être due à une quantité de venin d'abeilles importante dans son corps », précise-t-elle.

L'autre piste du nectar d'une fleur

L'autre explication sur la table est que les abeilles aient consommé le nectar de rhododendrons ou azalées, une fleur qui contient des grayanotoxines, connues pour ralentir le rythme du cœur.

Ces effets cardiaques tardifs du venin d'abeilles n'avaient pas été signalés auparavant. « Cette publication met donc en évidence la nécessité de prendre en compte les complications cardiaques chez les patients présentant de multiples piqûres d'abeilles et la nécessité d'une action urgente pour prévenir ce type de réaction potentiellement mortelle », concluent-ils.