Le ministère de l’Education nationale dit non au harcèlement scolaire. Plus particulièrement à celui qui se poursuit en ligne. Ce 3 novembre, journée nationale, Najat Vallaud-Belkacem met l’accent sur le cyber-harcèlement. L’occasion de lancer un site dédié, une campagne vidéo… mais aussi de rappeler que ces violences psychologiques constituent un délit.
Un sentiment d’impunité
« Les paroles s’envolent et les écrits restent », a lancé Najat Vallaud-Belkacem lors de son discours de lancement. Mais ce proverbe latin ne reflète plus qu’une partie de la réalité du harcèlement. « Sur Internet, ils font plus que rester. Ils pourrissent lentement », a poursuivi la ministre. Une belle formule qui témoigne bien des souffrances subies par les victimes. Ces poursuites incessantes forment aussi le thème de la vidéo de prévention réalisée à l’occasion de cette journée nationale.
Le clip suit une jeune fille dans sa chambre. Alors qu’elle s’apprête à dormir, elle reçoit un message d’insulte sur un réseau social. Rapidement suivi de plusieurs likes de la part de camarades, qui apparaissent symboliquement dans la pièce. Cette mise en scène représente bien l’omniprésence du harcèlement lorsqu’il a lieu en ligne.
Non au harcèlement - Liker, c'est déjà harceler par EducationFrance
La cyber-violence présente une situation particulière : l’information circule rapidement et l’agresseur se sent souvent protégé par l’anonymat et la distance. Le site Non au harcèlement propose donc différents outils aux victimes et aux témoins, ainsi qu’aux familles et aux professionnels de l’Education nationale.
Un recul s’amorce
Le harcèlement est encore trop fréquent en France. 700 000 élèves seraient concernés. Lorsqu’il se déroule en ligne, le nombre de victimes explose. Selon une enquête menée en 2015 par Catherine Blaya, professeur en sciences de l’éducation, 42 % des collégiens affirment avoir subi des violences sur Internet. 6 % ont aussi été victimes de cyber-harcèlement. Au lycée, il se manifeste principalement par des injures sur le téléphone portable.
La campagne 2016 se déclinera donc selon trois axes principaux : prévention, sanction et formation. Le numéro d’écoute, 30 20, est maintenu et ses horaires d’activité étendus. Najat Vallaud-Belkacem a aussi annoncé le déploiement de 1 500 formateurs spécialisés dans le harcèlement scolaire et de 3 000 ambassadeurs. « Non seulement le combat contre le harcèlement est nécessaire, mais, surtout, il est efficace », a-t-elle souligné. En effet, l’enquête HSBC 2016 rapporte de bons résultats. Pour la première fois, le cyber-harcèlement a reculé. Entre 2010 et 2014, il est 15 % moins présent.
Retrouvez L'invité santé diffusée sur Pourquoidocteur avec
Aurélie Latourès, chargée d'étude au Centre Hubertine-Auclert
diffusée le 29 septembre 2016