Quand la grossesse se fait attendre… les délais peuvent paraître interminables. En France, près de 20 % des couples font face à un problème d’infertilité. Ce 4 novembre, la lumière est mise sur ce trouble de la conception. L’objectif : alerter sur l’importance de consulter après un an de tentatives sans succès. Car le réflexe est trop peu partagé. Actuellement, seules 10 % des femmes se rendent chez un spécialiste quand elles n’arrivent pas à procréer.
A l’occasion de la journée nationale, Pourquoidocteur fait le point sur les causes et les solutions.
L’infertilité ne doit pas être confondue avec la stérilité, qui se caractérise par l’incapacité à concevoir. Un couple infertile est confronté à des difficultés pour mener une grossesse à terme dans l’année suivant l’arrêt de la contraception. Cette situation est plus fréquente qu’on ne pourrait le penser : d’après la dernière étude menée par l’Inserm, et publiée dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire en 2012, 18 à 24 % des ménages sont touchés. Dans le détail, presque une femme sur quatre n’est pas enceinte dans l’année suivant l’arrêt de sa contraception. Deux ans après, elles sont encore 11 % à ne pas avoir procréé.
Passer des examens
Plusieurs tests permettent de confirmer l’infertilité et sa cause. Les femmes réalisent une étude hormonale basale, une échographie ainsi qu’une hystérosalpingographie. D’autres examens peuvent être réalisés en complément. Le système reproducteur féminin est impliqué dans 30 % des cas d’infertilité. Parmi les causes les plus répandues, une ménopause précoce, une endométriose, mais aussi des lésions des trompes de Fallope, des anomalies de l’utérus et du col de l’utérus ou encore des troubles de l’ovulation.
35 % des femmes infertiles souffrent par exemple d’endométriose. L’âge entre aussi en ligne de compte : les Françaises réalisent leur projet de grossesse de plus en plus tard. L’âge moyen du premier accouchement est à ce jour de 30 ans.
Dans 30 % des cas, l’infertilité est d’origine masculine. Cela peut être confirmé à l’aide d’un examen appelé le spermogramme, qui quantifie le nombre de spermatozoïdes par éjaculation et leur mobilité. Un manque de mobilité de ces gamètes figure parmi les principales causes, aux côtés d’une altération du milieu testiculaire, d’une obstruction ou encore d’une pathologie de la prostate.
Une fois sur cinq, les causes sont partagées entre l’homme et la femme. Une zone de flou persiste donc : dans 20 % des cas, le motif de l’infertilité n’est pas découvert.
Une assistance médicale à la procréation
Une fois le diagnostic posé, plusieurs solutions existent afin d’aider les couples à concevoir. En cas d'obstacle, une chirurgie peut être réalisée. En 2010, une naissance sur 40 a été permise par l’assistance médicale à la procréation (AMP). Cela représente quelque 22 400 naissances.
Plusieurs méthodes permettent de parvenir à ce résultat, à commencer par l’insémination artificielle. Elle représente 43 % des essais d’AMP. Cette approche peu coûteuse laisse la fécondation se produire naturellement. Quand cette étape n’est plus possible, elle est réalisée in vitro, dans le cadre d’une FIV. L’opération peut alors être réalisée avec ou sans don de gamète. Ce n’est que deux à cinq jours après la fécondation que l’embryon est implanté dans l’utérus de la mère. Selon les méthodes adoptées, les chances de grossesse vont de 13 à 30 %.