Un chirurgien, un anesthésiste et l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) sur le banc des accusés. Leur procès s’est ouvert ce 4 novembre au tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne). Les professionnels de santé et l’institution sont poursuivis pour homicide involontaire.
En 2009, une fillette de six ans est décédée d’une septicémie. Elle avait été opérée cinq jours plutôt tôt au CHU du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Sept ans plus tard, sa mère veut établir les responsabilités.
Cette affaire est la triste conclusion d’une série d’erreurs commises à l’hôpital, qui appartient au réseau de l’AP-HP. Camille, 6 ans, y a été admise en raison d’infections urinaires répétées. L’opération programmée est simple et a pour objectif de la soulager. Mais dans les jours qui suivent l’intervention, l’enfant se plaint de douleurs. Fièvre et vomissements ne tardent pas à apparaître. Elle succombe finalement à un arrêt cardiaque. Son décès est attribué à un choc septique. La fillette a développé une infection grave et des pathogènes se sont répandus dans son sang.
Un manque de réactivité
L’enquête qui suit met en cause l’ensemble de l’équipe médicale. A tel point que l’AP-HP a reconnu sa responsabilité pénale dans l’affaire, et a mis en place des mesures correctives. Avant l’opération, une analyse d’urines a été réalisée. Elle révèle la présence d’une infection, rapporte Le Parisien. Personne au bloc n’en est informé. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’un traitement antibiotique oral est administré à Camille. Insuffisant, ont tranché les experts par la suite.
La maman de la fillette dénonce aussi le manque de réactivité des professionnels auxquels elle s’est adressée. Il s’agira maintenant de déterminer les responsabilités et les peines. Une conclusion très attendue : le procès était prévu en avril dernier et a été reculé de plusieurs mois. Chaque accusé encourt trois ans d’emprisonnement pour homicide involontaire.