Près d’une Française sur cinq continue de fumer pendant sa grossesse et jusqu'à son accouchement. C’est la plus grande proportion de femmes enceintes fumeuses en Europe. Une consommation qui comporte pourtant de nombreux risques pour la future maman et le fœtus. Grossesse extra-utérine, fausse-couche, naissance prématurée… Inciter les femmes enceintes à arrêter de fumer est donc indispensable.
Pour les aider, le gouvernement lancera une expérimentation votée dans le cadre de la loi de santé à partir du 5 novembre. Dans les régions volontaires, il sera proposé systématiquement à toute femme enceinte fumeuse « une consultation et un suivi spécialisés aux fins de la sensibiliser à l'intérêt d'arrêter sa consommation », précise le décret d’application paru ce vendredi au Journal officiel.
Incitation financière
Les femmes ciblées par cette expérimentation seront repérées par « les médecins et les sages-femmes, soit à l'occasion du premier examen prénatal, soit à l'occasion de l'entretien prénatal précoce ou tout au long de la grossesse ». Les femmes enceintes souhaitant bénéficier de ce suivi seront alors orientées vers un professionnel de santé « compétent dans la prise en charge du sevrage tabagique » tel qu’un médecin ou une sage-femme tabacologue.
La liste des territoires prêts à participer à cette initiative qui durera 3 ans sera précisée prochainement par un arrêté du ministre de la santé.
En parallèle, depuis avril dernier, les femmes enceintes fumeuses suivies dans 16 maternités à travers toute la France peuvent participer à une étude visant à évaluer l’efficacité d’une incitation financière dans le sevrage tabagique. Durant 36 mois, les volontaires bénéficient de 3 à 5 consultations de tabacologie et reçoivent 20 euros en bon d’achat. Elles reçoivent 20 euros supplémentaires pour chaque mois d’abstinence. Une femme suivie depuis le début de sa grossesse pourrait donc recevoir 300 euros.