C’est officiel : je suis non-fumeuse. Hé ouais. Je suis de ceux qui n’ont pas de briquet sur eux, qui sentent bon la lessive et pas le tabac froid, et qui haussent les sourcils quand un voisin s’en grille une. Bon, d’accord, il m’arrive de m’approcher discrètement de ce fumeur pour renifler sa fumée de cigarette. L’acte est étrange, il ne faut pas se faire prendre, mais ça fait un bien fou…
Depuis que j’ai changé de bord, j’ai remarqué quelques trucs. D’abord ce n’est pas le fumeur en sevrage qui est à fleur de peau, non, c’est la vie qui est en soi irritable et je ne comprends pas le calme olympien des non-fumeurs face à un ordinateur trop lent ou à un ascenseur qui se bloque en permanence. J’ai quand même vandalisé une machine SNCF qui mettrait trop de temps à imprimer mon ticket. Je ne faisais pas ces choses là quand je fumais.
"Les envies passent..."
On me dit que c’est parce que je suis en manque. La nicotine a quitté mon organisme et mon cerveau en redemande, ce qui rend toute contradiction insupportable. « Une envie passe en 2 à 3 minutes », rappellent joyeusement les anciens fumeurs qui sont « passés par là », et qui oublient d’ajouter qu’une envie revient aussi toutes les deux à trois minutes.
Alors, dans la rédac’, on cherche des trucs et astuces, plus ou moins fructueusement. Pendant les pauses autrefois dévolues aux cigarettes, je fais des petits tours de pâté de maison. Ma collègue me suggère de me fouetter le poignet avec mon élastique enroulé autour, afin de créer un « conditionnement négatif » à chaque envie de fumer – bizarre, mais ça marche. Quant à Jonathan, il s’est acheté sur Internet des herbes qui se substituent au tabac et qu’il roule quand vraiment, il n’en peut plus. Problème : elles ont le goût de barbecue...
J’ai aussi téléchargé toutes les applications pour accompagner mon sevrage, certaines sont vraiment efficaces, d’autres pratiquent l’autosuggestion par le mensonge positif, ce sera l’objet du prochain post de ce blog. Quant aux bénéfices sanitaires – souffle, goût, etc – je n’en ai pas vu la couleur car je suis enrhumée, mais cela viendra, j’en suis certaine.
En attendant, il faut tenir et rester calme. Pour le moment, le calendrier fourni dans le kit « Moi(s) sans tabac » préconise : 1 / d’occuper sa bouche 2 / de ne pas agresser les gens qui fument et vous proposent une cigarette. Rien en revanche sur les machines SNCF…