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Association Médicale Mondiale

Piratage des données de santé : des conséquences "mortelles"

Par la rédaction

Les conséquences du piratage des données de santé pourraient être graves, voire mortelles, selon l’Association Médicale Mondiale.

PirenX/epictura

On le dit souvent, on l’écrit beaucoup, mais l’action, elle, tarde à se mettre en place malgré la menace émergente. Le monde de la santé n’a pas fini de constater sa vulnérabilité en matière de cybersécurité et le piratage de ses données se payera cher, à tous les points de vue.

Tel était le message l’Association Médicale Mondiale, réunie fin octobre à Taïwan pour son assemblée générale. La structure a tenu a rappeler que le secteur de la santé constituait « une cible de premier choix » pour les pirates informatiques. « Il est essentiel de sensibiliser la population à cette menace », a déclaré le Pr. Frank Ulrich Montgomery, vice-président de l'AMM (World Medical Association, WMA en anglais), cité dans un communiqué de l'association.

Comptes bancaires, prescriptions...

Les médecins demandent aux gouvernements d’agir rapidement pour se protéger de cette menace complexe. « Les établissements de santé, des structures les plus petites aux plus grands hôpitaux, sont vulnérables aux cyber-attaques. Les pirates informatiques peuvent non seulement accéder aux comptes en banques des patients ou à leurs prescriptions, mais aussi modifier leurs données de santé ou interférer avec les procédures médicales en cours », a-t-il poursuivi, rappelant les « conséquences mortelles » que peuvent avoir ces attaques.

L’AMM a salué les améliorations permises par les technologies modernes dans la qualité de soins, le suivi des patients, et le travail quotidien des médecins. Toutefois, le déploiement de ces technologies comporte un important risque de cyber-attaques et de violation des données des patients.

« Les procédures et politiques de sécurité actuelles dans le secteur de la santé n'évoluent généralement pas au même rythme que le volume et l'ampleur des cyber-attaques », souligne ainsi l’AMM, qui pointe le « manque de ressources financières » et de « compétences administratives et techniques » pour faire face à cette menace.

Sensibiliser, protéger

L'AMM formule donc plusieurs recommandations aux gouvernements et aux opérateurs des systèmes de santé du monde entier pour mieux se défendre contre les attaques informatiques. Elle appelle les associations nationales de professionnels de santé à « sensibiliser » leurs membres ainsi que les institutions prenant part aux systèmes de santé et les industriels à la protection des données médicales sensibles.

L'association exhorte aussi les établissements de santé à « mettre en place des systèmes complets de prévention » passant par la formation des personnels aux bonnes pratiques de traitement des données et d'utilisation des outils informatiques. En cas de violation des données de santé, l'AMM recommande d'en informer les patients concernés, de leur fournir des « services de protection ».