Tabac Info Service, Stop Tabac, Kwit… En ce mois de novembre, les applications d’aide à l’arrêt du tabac connaissent sans doute un boom. Mais que valent-elles ? Alors que 45 % des Français ont recours à une appli santé sur une base quotidienne, la Haute Autorité de Santé (HAS) fixe les règles. Elle a publié ce 7 novembre une série de recommandations de bonnes pratiques. A ses côtés, les deux institutions responsables de la sécurité informatique : la CNIL (1) et l’ANSSI (2). Les 101 critères listés devraient améliorer la qualité des applications et objets connectés.
Les professionnels de santé cadrés
Le besoin d’un cadre est réel : plus de 50 000 applications spécialisées en santé sont disponibles sur les différentes plateformes mobiles. S’y ajoute des objets connectés variés. Les arguments sont presque aussi nombreux, variant du conseil sur l’hygiène de vie au pilulier en passant par la mesure des menstruations. Mais jusqu’ici, rien ne permettait de distinguer les bons outils des mauvais. A tel point que la HAS évoque « la zone dite ‘grise’ des applications ou objets connectés ayant un effet potentiel sur la santé sans être un dispositif médical. »
Le référentiel fixe donc différents critères en fonction du public ciblé. Les applications destinées aux professionnels de santé seront celles qui, sans surprise, feront l’objet d’un contrôle strict. Car la HAS détermine plusieurs points « critiques » : l’analyse des données, l’impact du dispositif sur le traitement du patient, le message de prévention… Dès lors qu’un professionnel de santé est impliqué, l’Autorité juge le respect des règles primordial.
Une transparence totale
Trois grands thèmes parcourent ce document. D’abord, chacun doit pouvoir accéder facilement à l’application. Cela se traduit, d’une part, par une interface intuitive, d’autre part par une adaptation aux handicaps visuels et auditifs. L’assistance via une foire aux questions (FAQ) ou une hotline est un plus.
Une grande variété d’informations circule sur les applis santé. Elle doit être d’une qualité irréprochable, établit la HAS. Pour cela, des professionnels de santé ou des organismes qualifiés doivent être consultés lors de l’élaboration du dispositif. La transparence, elle, est totale : tout algorithme, toute source et tout conflit d’intérêt doit être dévoilé – sur la même base que les publications scientifiques.
La Haute Autorité de Santé formule aussi une exigence de performance. Si l’application ou l’objet connecté propose une mesure des données, celle-ci se doit d’être précise et d’anticiper les pannes et autres bugs. Elle ne doit pas non plus menacer l’intégrité physique du patient. Cette performance s’étend, bien sûr, à la confidentialité. Comme pour toute donnée de santé, la sécurité et l’anonymisation doit être respectée.
(1) CNIL : Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés
(2) ANSSI : Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information