Pour les habitants des pays industrialisés, tirer la chasse d’eau est un geste quotidien, machinal. Mais pour plus d’un tiers de la population de la planète, c’est un geste inconnu. Quelques 2,5 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à des toilettes, et un milliard pratique la défécation en plein air, rappellent les Nations Unies à l’occasion de la Journée mondiale de l’accès à l’eau et à l’assainissement qui se tiendra le 19 novembre prochain.
Mais même dans les pays où l'accès aux sanitaires, de nombreux efforts sont encore à fournir, à en croire l’étude « Hygiene Matters » réalisée auprès de 12 000 personnes dans 12 pays différents par le groupe SCA qui commercialise du papier toilette et des produits d’hygiène intime (1) . En France, près d’une personne sur 2 estime que les toilettes publiques sont un endroit à risque d’hygiène, juste derrière les transports publics (59 %) et devant les hôpitaux (40 %).
Source : Etude « Hygiene Matters » conduite par le Groupe SCA (marques Demak’Up, Lotus, Nana, Okay, TENA et Tork)
Plus d'engagement politique
Une opinion négative qui a impact direct sur leur fréquentation. Plus de 4 Français sur 10 renoncent à utiliser les toilettes publiques de peur qu’elle soit mal entretenues. Et pourtant, la France est l’un des pays les plus sûrs. A peine 3 % des citoyens ont peur de tomber malade à cause du manque d’hygiène contre 26 % des Indiens.
L’accès à l’hygiène est un sujet majeur pour la population car elle estime qu’il est le premier moyen d’améliorer durablement la santé. Ainsi, ils sont plus d’un tiers à juger qu’améliorer l’entretien des toilettes publiques aurait un impact sur la santé à l’échelle nationale, et 56 % des Français aimeraient que les politiques s’en préoccupent davantage.
Investir dans l'hygiène
Un engagement politique encore plus attendu dans les pays où avoir des toilettes est un luxe. Pour cette édition, l’agence onusienne a choisi le thème « toilettes et travail » pour mettre l’accent sur l’impact de ces conditions insalubres sur le quotidien. Car l’absence de sanitaire sur son lieu de travail ou chez soi entraîne de graves répercussions sur l’économie, en raison des maladies attribuées à ce manque d’hygiène, absentéisme, voire décès.
Selon les estimations de l’Organisation du travail, le manque d’assainissement et d’hygiène est responsable de 17 % des décès sur le lieu de travail. En outre, les diarrhées causées par l’eau insalubre et sont liées à 50 % des cas de dénutrition infantile qui peut entraîner des retards de développement physique et mental.
Pourtant, investir dans l’assainissement rapporterait plus que cela ne coûte. En atteignant l’objectif du Millénaire pour le développement consistant à ce que 50 % de la population ait accès à l’assainissement et à l’eau potable, 322 millions de jours de congés maladie chaque année ont été évités et 7 milliards de dollars pour le secteur de la santé ont été économisés.
(1) Etude biennale réalisée auprès d’un échantillon de 12 000 personnes de 16 à 56+ ans, réparties dans 12 pays (1000 par pays) : Etats-Unis, Mexique, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Espagne, Pays-Bas, Italie, Suède, Russie, Chine, Inde. Des quotas nationaux ont été utilisés pour assurer une représentation cohérente en termes d’âge et de genre. Réponses collectées entre le 31 mai et le 13 juin 2016 via des sondages web dans chaque pays.