Si la lèpre était considérée jusqu'à peu comme une maladie touchant presque exclusivement les hommes (et certaines espèces de tatou), des scientifiques ont découvert que des écureuils roux du Royaume-Uni y seraient également sensibles.
Publiée dans la revue scientifique Science, cette étude, réalisée par une équipe internationale de chercheurs conduite par la Pr Anna Meredith de l'Université d'Édimbourg, a nécessité l'analyse ADN de 110 écureuils en Angleterre, en Écosse et en Irlande.
Les microbiologistes ont découvert deux types de bactéries causant la lèpre chez ces écureuils. La première, appelée Mycobacterium leprae, a été découverte chez des écureuils vivant sur l'île de Brownsea, au large du sud de l'Angleterre, et dont la souche est très similaire à celle découverte dans un squelette d'un lépreux enterré à Winchester (à 70 km de Brownsea)... il y a 730 ans !
Un réservoir pour la maladie
L'autre souche, M. Lepromatosis, a été découverte chez des populations d'écureuil vivant dans le reste du Royaume-uni et de l'Irlande. M. Lepromatosis est une souche de la lèpre découverte que récemment (en 2008) et la maladie qui lui est attachée est principalement trouvée au Mexique et dans les îles caraïbes.
D'ailleurs, la comparaison entre la souche de M. Lepromatosis découverte chez les écureuils et celle de deux humains originaires du Mexique a permis au scientifiques de déterminer un ancêtre commun beaucoup plus ancien cette fois : 27 000 ans.
Selon les scientifiques, cette étude montre que les animaux pourraient être un réservoir pour les bactéries de la lèpre, empêchant une éradication de l'infection.
Cette étude pose donc une question : si les écureuils peuvent être des réservoirs la lèpre, d'autres animaux sont-ils aussi dans ce cas ? Si les cas humains de lèpre sont quasiment inexistants dans les pays occidentaux aujourd'hui, cette infection continue à frapper dans les pays en développement.