Fabriquer du tissu pulmonaire pour mieux comprendre l'évolution des maladies et les capacités de l'organe à se défendre, tel est le projet lancé par des scientifiques du Children's Hospital de Los Angeles.
Cette expérience, dirigée par Tracy Grikscheit, chirurgien pédiatrique et chercheur au Saban Research Institute, a fait l'objet d'une publication cette semaine sur le site de la revue scientifique Tissue Engineering. Le modèle tissulaire de poumon et de trachée qu'ils ont réussi à créer contient les différents types de cellules présentes dans les voies respiratoires.
Même si les poumons sont généralement considérés comme ayant un mécanisme de réponse aux maladies et aux blessures relativement lent, il possède néanmoins un processus de régénération, dont le fonctionnement n'est pas encore totalement compris par les scientifiques.
Pas une première pour cette équipe de chercheurs
L'ingénierie tissulaire pourrait donc permettre de développer une meilleure compréhension des phénomènes ayant lieu durant le processus de régénération des cellules de la voie respiratoire et pourrait même à terme permettre l'exploitation de ces mécanismes afin de soigner les poumons malades ou abîmés. Pour cela, il a donc fallu d'abord réussir à construire un véritable modèle en trois dimensions dans lequel l'évolution de la maladie pourra être observée, une observation aussi complète étant impossible sur les patients.
Ce n'est pas la première fois que cette équipe se lance dans l'ingénierie tissulaire. Le laboratoire de Grikscheit avait déjà développé des tissus d'intestin grêle et avait réussi à prouver que ce tissu était fonctionnel et contenait tous les éléments du tissu originel.
Les maladies respiratoires causent chaque année environ 600 000 décès en Union européenne, soit un décès sur huit (13%). Le cancer du poumon est la principale cause de mortalité respiratoire, suivi par la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), les infections des voies aériennes basses et la tuberculose (TB). Les affections pulmonaires sont responsables d’au moins 6 millions d’hospitalisations.