Qui, au soir de la primaire de dimanche prochain, disputera la finale de la droite et du centre ? A six jours du scrutin, l’écart se resserre entre les trois principaux prétendants : François Fillon, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé.
L’issue est d’autant plus incertaine que les instituts de sondage ont fait ces derniers mois la démonstration en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis de leur incapacité à anticiper des mouvements d’opinion.
Mais au lieu d’avoir les yeux rivés sur leur cote de popularité, les candidats devraient plutôt s’attarder sur les centres d’intérêt des électeurs. Le dernier Baromètre santé réalisé par Odoxa (1) illustre une nouvelle fois le décalage entre les discours de tribune et la réalité de terrain.
Ainsi, 76 % des personnes interrogées font de la préservation de notre système de santé une priorité pour le prochain président de la République. Juste derrière la lutte contre le chômage, contre le terrorisme (86 % chacun) et contre l’insécurité et la délinquance (80 %), mais devant l’éducation (69 %), observe le Figaro. Et pourtant, ils sont tout aussi nombreux (76 %) à estimer que la santé est la grande absente des débats politiques.
Et le paradoxe ne s’arrête pas là. Le secteur et les acteurs de la santé bénéficient d’une image exceptionnelle. Les professionnels de santé sont tous plébiscités à plus de 80 %. Idem pour l’hôpital. « À titre de comparaison, rappelle le quotidien, les journalistes ne recueillent que 31 % de bonnes opinions, les hauts fonctionnaires 14 % et les hommes politiques 6 % ».
Ce patrimoine cher aux usagers est néanmoins menacé. 3 Français sur 4 (78 %) estiment que le meilleur est derrière nous. Du coup, 55 % des électeurs affirment que les propositions des candidats en matière de santé auront un impact sur le choix de leur bulletin de vote. L’avertissement est clair mais, pour l’instant, il ne trouve pas d’écho dans la classe politique.
(1) Baromètre santé 360 d’Odoxa, réalisé en partenariat avec Orange, la MNH, la Fédération hospitalière de France (FHF), Ramsay Générale de Santé, Le Figaro Santé et France Inter.