Crampes d’estomac, flatulences, ballonnements, voire même hémorroïdes… La constipation occasionnelle ou chronique gâche la vie d’au moins un Français sur 5. Cette pathologie fréquente liée à une perturbation du transit intestinal est dans la plupart des cas sans gravité. Mais une récente étude parue dans le Journal of the American Society of Nephrology vient de mettre en évidence un lien entre constipation et maladies rénales.
Les chercheurs de l’université du Tennessee ont abouti à cette conclusion après avoir suivi pendant une décennie plus de 3,5 millions de vétérans américains, âgés en moyenne de 60 ans. Plus de 90 % des volontaires étaient des hommes, et près de 25 % d’entre eux souffraient de diabète.
Au début du suivi, tous les participants présentaient une fonction rénale normale. Mais au fil des années, certains se sont plaints de constipation ainsi que de troubles rénaux. Comparé aux vétérans non constipés, ceux souffrant de ce désordre intestinal avaient 13 % plus de risque de développer une pathologie rénale chronique et 9 % plus de risque d’être atteint d’insuffisance rénale. Les chercheurs ajoutent que plus le degré de la maladie est sévère, plus les risques de maladies des reins augmentent.
Le coeur serait aussi touché
« Nos travaux mettent en lumière une association plausible entre les intestins et les reins, et fournissent des informations supplémentaires sur le développement des maladies rénales, commente le Dr Kovesdy, auteur de l’étude. Nos résultats suggèrent qu’une observation attentive de la fonction rénale chez les patients constipés, en particulier dans les cas sévères, peut être nécessaire ». Les auteurs ajoutent qu’une modification du mode de vie, notamment des changements d’alimentation, l’usage de probiotiques pour soulager la constipation pourrait éventuellement protéger les reins des patients.
Dans leurs travaux, ils soulignent également que la constipation a un impact sur le cœur. Une étude japonaise réalisée auprès de plus de 45 000 adultes et publiée en mars dernier a en effet montré que les patients constipés avaient plus de risque de mourir de pathologies cardiovasculaires, en particulier d’accidents vasculaire cérébral (AVC). Les scientifiques ont alors émis l’hypothèse que la flore intestinale perturbée par cette constipation pouvait affecter les vaisseaux sanguins et le cœur. Une hypothèse qui reste encore à confirmer.