Au cours des neuf prochains mois, la France va connaître une primaire de droite, une primaire de gauche, une élection présidentielle et des élections législatives. A l'occasion de cette période politique intense, l'institut Odoxa a souhaité interroger les Français sur « La place de la santé dans le débat public et électoral ». Dans ce baromètre santé 360 sur cette riche thématique, 4 populations ont été interrogées : les Français, les Européens (4 principaux pays en plus de la France), les patients et les médecins. Et, dans son ensemble, le système de santé français reste bien perçu.
Les professionnels plébiscités
Tout d'abord, la santé constitue le seul domaine d’action de l’Etat où les Français (76 %) pensent que leur pays est en meilleure situation que ses voisins européens. D’ailleurs, les deux-tiers d’entre eux accordent à la France la médaille d’or dans ce domaine, loin devant l’Allemagne (22 %) ou le Royaume-Uni (6 %).
De leur côté, les médecins français sont plus nuancés et classent la France (49 %) et l'Allemagne (41 %) au coude-à-coude. Le quinquennat actuel et la loi Santé ont visiblement laissé des traces dans l'électorat des praticiens...
Pour analyser cette satisfaction, Odoxa explique que l’image qu’ils ont des acteurs du système de santé (médecins, infirmiers, pharmaciens) est exceptionnellement bonne. Elle se situe, c'est vrai, toujours au-dessus des 80 %. A l'inverse, ils sont largement critiques à l’égard des autres élites (politiques, journalistes, hauts fonctionnaires).
Cette bonne image du corps médical s’appuie sur un réel "très bon" retour d’expérience des patients : 88 % se déclarant satisfaits. Et c'est encore plus que ce qu’imaginaient les médecins. De quoi peut-être leur remonter le moral après de longs mois de mobilisation contre la généralisation du tiers-payant.
Les Français pessimistes pour l'avenir
Mais il y a tout de même un "mais" dans ce satisfecit général. Tout comme les patients et les médecins, les Français sont persuadés que leur système de santé va se dégrader à l’avenir… et sont mêmes les plus convaincus en Europe d’une telle déchéance. Cela devrait « alarmer les responsables politiques dont l’inaction perçue dans ce domaine pourrait s’avérer coûteuse électoralement », estime Gaël Sliman, président d’Odoxa.
En effet, 3 Français sur 4 estiment que la santé est la grande absente des débats politiques et électoraux, alors que ce sujet est bien plus présent dans d’autres pays Européens, jugent-ils. Et les candidats à l'élection présidentielle feraient bien d'entendre ce message, car une nette majorité (55%) affirme que les propositions qu'ils feront en matière de santé auront un impact sur leur choix au moment du vote.
Réponse ce jeudi soir (sur France 2, Europe 1 et la presse régionale) pour du dernier débat télévisé entre les 7 candidats à la primaire de la droite et du centre.