Avec près de 54 000 cas par an, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Ces 20 dernières années, la mortalité de ce cancer a fortement baissé grâce à l’amélioration des traitements, notamment l’hormonothérapie qui permet d’augmenter la survie des malades sans toutefois les guérir. Le dépistage, bien qu’il ne soit pas recommandé, a également permis de diminuer la mortalité en permettant le repérage des cancers à stade précoce, donc de bon pronostic et plus facilement curables.
Un contexte qui a permis une « amélioration spectaculaire » de la survie en 25 ans (plus de 22 % entre les années 1990 et aujourd’hui) en France comme en Europe, indique le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Mais les patients ne veulent pas seulement survivre, ils veulent vivre.
Pas plus de fatigue ou d'anxiété
La question de la qualité de vie après leur guérison est d’autant plus présente que les traitements du cancer de la prostate sont tous susceptibles d’entraîner des troubles urinaires ou des dysfonctionnement sexuels. Mais à en croire une étude présentée dans le BEH, dix ans après les traitements, les patients ont une qualité de vie globale comparable à celles des hommes non malades bien qu’ils présentent des séquelles.
Cette étude française appelée QALIPRO a été menée auprès de 287 anciens malades et 287 témoins. Tous ont répondu à un questionnaire pour mesurer leur qualité de vie, leur niveau d’anxiété et de fatigue. Selon les traitements reçus (prostatectomie, radiothérapie ou ces thérapies combinés), les patients ont été classés en 3 groupes.
S'adapter à une nouvelle vie
Globalement, les patients et les non malades présentent une qualité de vie globale similaire ainsi que des niveaux de niveaux d’anxiété et fatigue semblable. Cependant, les patients présentaient toujours des séquelles des traitements. Ils souffrent davantage d’incontinence, de troubles intestinaux, comme la constipation, et sexuelles. Des effets indésirables particulièrement observé chez les patients ayant reçu des traitements combinés.
Pour les chercheurs, cette qualité de vie comparable entre malades et cas témoins peut s’expliquer par la capacité des survivants à s’adapter à leur situation et ces dysfonctionnements. « Au fil du temps, les patients peuvent réussir à mener une vie satisfaisante, tirant ainsi profit de l’adversité », jugent-ils.