Elle a été comparée à un singe et a fait l’objet de commentaires racistes. En matière de harcèlement en ligne, l’actrice américaine Leslie Jones n’a pas de leçon à prendre. Tout au long de l’été, elle a été victime d’attaques répétées. En cause ? Son dernier film, SOS Fantômes. Le remake 100 % féminin du classique de 1984 a attiré les foudres de nombreux twittos. Son cas est emblématique mais dans l’ombre, de nombreux utilisateurs du réseau social subissent des moqueries aussi violentes. Leurs agresseurs, eux, peuvent poursuivre leurs actions sans être inquiétés. Une impunité longtemps décriée. Ce 16 novembre, l’oiseau bleu a annoncé une évolution de taille dans les paramètres. Désormais, les utilisateurs pourront indiquer une liste de « mots masqués ». Ils n’apparaîtront plus dans leurs notifications.
Une liste à définir
Sur Twitter, les victimes de harcèlement avaient jusqu’ici des possibilités limitées. Lorsqu’un utilisateur dépasse les bornes, il est possible de le bloquer directement depuis les paramètres. L’autre solution consiste à signaler un « contenu abusif » aux gérants du réseau social. Mais l’oiseau bleu met longtemps à réagir. Cette nouvelle fonctionnalité permet aux internautes de prendre les devants. « Nous étendons maintenant la fonction ‘bloquer’ à ce dont les personnes ont le plus besoin : les notifications. Nous vous permettons de bloquer des mots clés, des phrases et même des conversations entières que vous ne souhaitez pas voir apparaître dans vos notifications », explique Twitter dans un article de blog.
Pour bénéficier de cette protection, il suffit de se rendre dans les paramètres et inclure la liste des mots clés, phrases, etc. que l’utilisateur ne souhaite plus se voir notifier. Une évolution saluée par une twittos pour le moins active. La liste des mots bloqués est édifiante.
Une pratique répandue
Le troll n’est pas récent sur Internet. Mais cette pratique qui consiste à insulter certaines personnes de manière répétée connaît une réelle croissance. Les jeunes en sont les premières victimes. Selon la dernière enquête HSBC, 42 % des collégiens ont déjà subi des cyberviolences et 6 % du cyberharcèlement. « Nous avons constaté que de plus en plus de personnes profitent de cette ouverture et utilisent Twitter pour insulter les autres », confirme Twitter. Les femmes sont particulièrement ciblées.
Le système d’alerte a aussi connu une refonte totale. Les employés et algorithmes chargés de surveiller les contenus abusifs devraient être plus réactifs. Le besoin est réel car si le harcèlement se déroule dans un espace virtuel, les conséquences ne le sont pas. Anxiété, dépression et tentatives de suicide sont fréquentes chez les victimes. Et elles durent dans le temps.