Les moustiques vecteurs du chikungunya et de la fièvre Zika peuvent transmettre ces deux virus lors d’une seule piqûre, affirme une étude menée par des chercheurs de l’université du Colorado présentée lors du congrès annuel de la société américaine de médecine tropicale.
Dans les pays où cet insecte est présent, la population est menacée par de nombreuses maladies. Ils sont en effet vecteurs du Zika, du chikungunya mais également de la dengue. Des arboviroses qui circulent au même moment dans l’année. Une récente étude menée au Nicaragua a montré qu’un patient sur 5 testé positif à la dengue, au chikungunya ou au Zika était aussi infecté par un autre de ces virus. Certains patients étaient même porteurs des 3 virus.
Cependant, les entomologistes ignoraient encore comment se débrouille le moustique avec tous ces agents pathogènes. Sa salive contient-elle tous les virus ? Peut-il les transmettre en même temps ou seulement un par un lors de piqûres répétées ?
Compétition entre virus
Pour le découvrir, l’équipe américaine a fourni des repas de sang infectés soit par le chikungunya ou le Zika seul, soit par les deux virus. « Les tests sur la salive ont montré des résultats positifs pour les deux virus, ce qui veut dire que quelqu’un piqué par l’un de ces moustiques peut être infecté par les deux virus en même temps », commente Claudia Rückert, auteur principal des travaux.
D’autres travaux réalisés en laboratoire ont également montré que les moustiques pouvaient transmettre simultanément la dengue et le chikungunya. Il reste encore à démontrer que ces vecteurs peuvent transmettre ces deux arboviroses ainsi que la dengue en une seule piqûre. « Nous avons aussi besoin de comprendre ce qui se passe chez les moustiques et les malades lorsque ces virus circulent en même temps dans l’organisme », ajoute la chercheuse.
Les scientifiques suspectent que ces co-infections pourraient favoriser l’un des virus présent dans le sang des personnes infectées. Ils suggèrent en effet que le chikungunya est capable d’inhiber l’infection du Zika, ce qui pourrait avoir un impact important sur l’épidémiologie de ces maladies. L’une pouvant passer inaperçue au détriment de l’autre.