Eviter de jeter 300 000 tonnes de nourriture, c’est ce que pourrait permettre une méthode innovante, développée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, que dévoile Le Parisien.
Durant plusieurs mois, cinq enseignes de la grande distribution ont accepté de collaborer avec l’Ademe pour d’abord établir un état des lieux puis proposer un plan d’action. Nouveauté dans ce protocole : le recours au big data, c’est-à-dire l’analyse de grandes quantités de données informatiques. « Les enseignes ont joué le jeu, pourtant, dans ce secteur, les données sont ultra-confidentielles », commente Pierre Galio, chef du service consommation et prévention à l’Ademe.
Cette approche a entre autres permis d’identifier les sources majeures de gaspillage alimentaire : 1 % des références comptent en effet pour 20 % des aliments jetés. Ces produits ont donc été, dans la mesure du possible, tout simplement retirés des étals.
Ensuite, les supermarchés ont accepté de mettre en œuvre des actions telles que vendre en promotion les produits proches de la date de péremption, ou encore éviter que les clients n’abîment les fruits et légumes en les manipulant, en proposant l’aide d’un vendeur.
Des gestes simples et peu coûteux qui ont porté leurs fruits : en trois mois seulement, le gaspillage évalué dans les magasins participants a diminué de près d’un quart ! C’est ainsi 160 tonnes de nourriture qui ont pu être épargnées. Si tous les magasins de l’Hexagone adoptaient ce plan d’action, ce serait près de 700 millions d’euros de nourriture qui pourraient être économisés.
Le gaspillage est un enjeu de taille en France, rappelle Le Parisien : un tiers de la production alimentaire est perdu, entre le producteur et le consommateur. Mais les efforts ne doivent pas venir que des distributeurs, les consommateurs doivent eux aussi revoir leurs habitudes. Alors que 4,6 tonnes d’aliments sont jetés par les magasins, les consommateurs sont, eux, responsables d’une perte de plus de 6 tonnes, soit plus que la restauration.