Déjà en colère contre le quinquennat actuel et l'Assurance maladie, les médecins libéraux vont faire la moue à la lecture de ces chiffres. La Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (CARMF) vient de publier l'ensemble des revenus nets qu'ils ont déclaré en 2015 (BNC). Et les finances de nos praticiens n'ont pas le vent en poupe. Pour les 106 111 déclarations enregistrées, les revenus sont en faible augmentation de 0,56 % en euros courants par rapport à 2014.
Les revenus des 55 000 généralistes font même pire et ne progressent plus (+ 0,03 %). Ceux en secteur I s'établissent ainsi à 75 500 euros. De leur côté, les médecins spécialistes ne font pas beaucoup mieux avec des revenus qui augmentent légèrement (+ 1,18 %). Il se fixent à 105 700 euros.
Les tops et les flops
Parmi les plus fortes hausses, on trouve la neurologie (+ 4,53 %), la radiologie imagerie médicale (+ 4,33 % tous secteurs confondus, + 10,36 % pour ceux en secteur 2) et l'oto-rhino laryngologie (+ 2,42 %). Les baisses les plus significatives se retrouvent, elles, chez les pédiatres (- 3,40 % tous secteurs confondus, - 4,43 % pour ceux en secteur 1), les stomatologues (- 2,93 %) ou les gynécologues, médicaux (- 2,82 %) ou obstétriques (- 2,34 %).
Pour le Dr Thierry Lardenois, président de la CARMF, ce bilan a un goût amer. Dans un communiqué publié ce mercredi, il confie : « Au moment où le ministère de la Santé annonce un spectaculaire retour à l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale, traduisant un gain de productivité et d’efficacité inédit dans le monde de la santé, on est en droit de s’interroger sur la progression ridicule des revenus 2015 des médecins libéraux : une aumône tout au plus ! »
Le réquisitoire du président de la CARMF
Et ce médecin va encore plus loin dans sa plainte puisqu'il précise qu'avec l'inflation et l'explosion des charges, et « sans les rémunérations sur objectifs de santé publique (ROSP), ils (ces revenus) seraient en chute libre ! La médecine libérale est sous oxygène ! », ajoute le président.
Et les augmentations de tarifs prévues pour dans 7 mois d'après la convention médicale ne le rassurent guère. « Notre système de santé est gravement malade. Faute d’un traitement efficace on peut craindre une admission prochaine en réanimation... », conclut-il.
Source : CARMF