Réputé comme l’un des fleurons hospitaliers français, le CHU de Nantes est confronté depuis plusieurs jours à un drame inexpliqué. Entre les 10 et 13 novembre derniers, trois patients atteints de lymphome et traités par chimiothérapie avec auto-greffe sont décédés à la suite de « complications graves ». Un quatrième est toujours hospitalisé.
Cette « succession de cas » a conduit Marisol Touraine à saisir l’Inspection générale des Affaires sociales, précise l’Agence France-Presse (AFP). Les conclusions de l’Igas sont attendues sous sept jours.
Comment expliquer cette situation « exceptionnelle » ? Plusieurs hypothèses sont ouvertes, a commenté le directeur général de la Santé. « C'est difficile aujourd'hui de privilégier une cause quelle qu'elle soit. Cela peut tenir au traitement, à l'organisation, aux moyens de ces chimiothérapies, a expliqué Benoît Vallet à France Info. C'est peut-être un facteur extérieur de type viral, puisque les trois patients ont présenté un profil équivalent d'atteinte cardiaque. »
Les enquêteurs vont également s’intéresser au cocktail de médicaments administré à ces patients dans le cadre de leur chimiothérapie. Il comprenait « le médicament cyclophosphamide en remplacement du médicament melphalan généralement utilisé », a précisé le ministère de la Santé.
Cette substitution n’a rien d’exceptionnelle, elle est validée par la communauté médicale. Elle est liée à des tensions d’approvisionnement au niveau européen du melphalan. Pour gérer cette pénurie passagère, les services hospitaliers le réservent à des malades atteints de lymphome pour lesquels il n’y pas d’alternative. Et pas de complications.