« Quelques uns refusent de voir deux hommes ensemble, il veulent censurer cette campagne ? Partagez la ! Vos retweets sont la plus belle réponse. Love is love », c'est la réaction de Marisol Touraine à la polémique récente au sujet d'une campagne de prévention sur le sida ciblée pour les gays.
Depuis quelques jours, fleurissent en effet partout en France, des affiches de cette campagne menée par Santé Publique France et le ministère de la Santé sur la prévention du risque sanitaire lié au « Sexe entre hommes ». Les divers supports visuels présentent deux hommes s'enlaçant, avec les messages suivants « "Avec un amant, un ami, un inconnu" ou "Coup de foudre, coup d'essai, coup d'un soir" », par exemple.
Ces posters ne sont pas du goût des Associations Familiales Catholiques (AFC). Dans un communiqué publié vendredi, elles s'indignent de cette campagne de proximité dont le message contrevient, selon elles, à l'article R 624-2 du Code Pénal. Celui-ci prévoit que « le fait de diffuser sur la voie publique ou dans des lieux publics des messages contraires à la décence est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la 4e classe ».
Les familles catholiques en appellent aux maires
Ces familles sont en fait choquées que de telles affiches « s'imposent sur le chemin de l'école, sans se soucier de l'appréciation par les parents de la sensibilité des enfants ». « Et on se voit contraint brusquement à aborder en famille le sujet des pratiques homosexuelles masculines, tant sexuelles que comportementales », ajoutent-elles.
Enfin, elles estiment que cette campagne donne une image dévalorisante des personnes homosexuelles, qui semblent, selon elles « réduites à des pratiques sexuelles pulsionnelles et instables, et toujours dangereuses ». Les AFC demandent donc aux maires des communes de France de prendre leurs responsabilités en faisant retirer ces affiches.
Cette requête est soutenue par le candidat à la primaire de la droite et du centre, Jean Frédéric Poisson. Dans un tweet, ce dernier exige même de Manuel Valls qu'il fasse retirer ces affiches « pour la protection de l'enfance », écrit-il. Le président du Parti Chrétien-Démocrate (PCD) y voit aussi une promotion de l'adultère dans le domaine public. Et il n'est pas le seul, puisque près de 22 000 Français ont déjà signé cet appel sur la plateforme de pétition citizengo.
Les HSH plus touchés par le VIH que les autres
En face, le camp des personnes favorables à cette campagne a des arguments. Il rappelle que les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH) sont les plus touchés par le VIH et les autres IST en France. Sur 10 personnes qui découvrent leur séropositivité chaque année, 4 à 5 sont des HSH. La population des HSH sexuellement actifs est estimée à 1,5 % de la population générale. C’est également la population la plus touchée par les autres IST (syphilis, gonorrhées, condylomes…) font remarquer ces militants sur la Toile.
Pour toutes ces raisons, les autorités sanitaires invitent ces hommes à se rendre sur le site sexosafe.fr pour avoir des informations sur les dépistages, les vaccinations et autres moyens de protections. Et les militants contre le sida semblent être du même avis. Jean-Luc Romero, maire -adjoint du 12e arrondissement a ainsi tweeté : « Tweetons tous cette campagne de prévention contre le VIH que fustigent tous les homophobes et bigots d'un autre temps ! » Comme la locataire de l'avenue Duquesne (Paris) il conclut : « love is love ».