A partir de 65 ans, la fréquence de la maladie d’Alzheimer s’élève entre 2 et 4 % dans la population générale. Puis elle augmente rapidement. Pour atteindre 15 % à 80 ans. Ainsi, environ 900 000 personnes en souffriraient aujourd’hui en France. Et les prévisions ne sont guère optimistes. Les malades devraient être 1,3 million en 2020, compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie.
Dans l'espoir de trouver des solutions pour ces patients, les scientifiques travaillent sans relâche. C'est le cas d'une équipe de l’université du Kansas (États-Unis) qui rappelle que rien ne remplace de bonnes habitudes quotidiennes d'activité physique, pour garder son cerveau en bonne santé.
Relayés par le site santé log, ces travaux ont été menés sur 92 volontaires avec et sans diagnostic d’Alzheimer. Dans le protocole de recherche, on peut lire que tous les participants ont été suivis au Alzheimer's Disease Center de l’Université du Kansas. Tous ont été équipés d’accéléromètres pendant une semaine. Les données récoltées puis analysées montrent que les patients atteints de la maladie d'Alzheimer ont des profils quotidiens d'activité différents des participants en bonne santé.
La marche, l'activité optimale
Par exemple, et ce n'est pas une surprise, les patients « Alzheimer » pratiquent moins d’activité physique. C'est-à-dire qu'ils passent moins de temps à faire des activités d'intensité modérée et organisent différemment celles-ci au cours de la journée. En particulier, ils sont beaucoup moins actifs le matin. « Ce point peut orienter les professionnels de santé afin qu'ils stimulent les personnes atteintes de démence et améliorent leur sommeil », alerte l'équipe.
Comme clé pour mettre au point des interventions efficaces, ces chercheurs confirment que la marche reste la meilleure des activités. « Se promener dans le quartier ou toute activité exercée "à la lumière", comme le tai-chi, le jardinage, les courses, pourraient suffire à maintenir les personnes en léger déclin en mouvement », écrivent-ils. Les auteurs précisent que ces actions pourraient aider nos seniors à parvenir à ce qu'ils appellent la « planification motrice ».
En résumé, les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer n'ont pas besoin d'aller à la salle de gym, elles ont juste besoin de faire quelque chose qui les maintient en mouvement et les empêche de rester assis en permanence.
Une étude à grande échelle déjà planifiée
Principal auteur de cette étude, publiée dans Journal of Alzheimer's Disease, le Pr Amber Watts, psychologue clinicien à l'Université du Kansas, commente : « Nous savons que les personnes physiquement actives sont moins susceptibles de développer la maladie d'Alzheimer. Mais nous savons aussi que chez les personnes déjà atteintes de la maladie, l'activité physique contribue à un meilleur fonctionnement, à un déclin cognitif ralenti et à des symptômes apaisés ». Un peu d'activité physique pourrait donc jouer un rôle protecteur contre l'agitation, l'errance et l'insomnie dont sont victimes de nombreux malades d'Alzheimer.
Pour confirmer ces résultats sur un plus grand nombre de participants, santé log indique qu'une nouvelle étude à grande échelle est déjà programmée : « Il y aura des centaines de patients qui porteront des accéléromètres pendant plusieurs semaines et toutes ces données permettront d’étudier leur activité, leur sommeil, et la relation entre ces deux facteurs », conclut l'équipe.