Depuis quelques jours, fleurissent partout en France des affiches d'une campagne menée par Santé Publique France et le ministère de la Santé sur la prévention du risque sanitaire lié au « Sexe entre hommes ». Les divers supports visuels présentent deux hommes s'enlaçant, avec les messages suivants « "Avec un amant, un ami, un inconnu" ou "Coup de foudre, coup d'essai, coup d'un soir" ».
Dans un précédent papier, Pourquoidocteur expliquait pourquoi ces visuels ne sont pas du goût des Associations Familiales Catholiques (AFC). Elles allaient même jusqu'à affirmer que cette campagne de proximité contrevenait à l'article R 624-2 du Code Pénal. Celui-ci prévoit que « le fait de diffuser sur la voie publique ou dans des lieux publics des messages contraires à la décence est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la 4e classe ». Des arguments qu'ont entendu certains maires de France opposés a cette campagne de prévention contre le sida ciblée pour les gays.
Des maires vent debout contre les affiches
C'est le cas du maire (Les Républicains) d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) qui a pris un arrêté afin d'interdire ces affiches, rapporte Le Parisien. Un bandeau jaune, collé sur les affiches de prévention, cite la « protection de l'enfance » comme motif de cet arrêté. Le député socialiste Daniel Goldberg a dénoncé sur Twitter le caractère « homophobe » de cette décision du maire d'Aulnay.
Mais sur BFM, Bruno Beschizza maintient sa position : « Quand on met des messages subliminaux d'une aventure d'une nuit, d'accouplement sans parler d'amour de manière aussi lapidaire, sur un abribus sans contextualiser, j'imagine un enfant de cinq ans qui sans libre-arbitre peut avoir une certaine confusion dans l'esprit ».
Les affiches retirées à Angers
Et il n'est seul à demander le retrait de cette campagne. Le maire d'Angers, Christophe Béchu, a lui aussi demandé au réseau d'affichage JC Decaux de retirer les affiches de sa ville après notamment avoir été sollicité par des habitants sur la proximité des affichages avec une école. Dans un courrier, l'élu reprend les mêmes arguments que son confrère d'Aulnay-sous-Bois : « Cette campagne, par les slogans choisis et par les messages suggérés a suscité un grand émoi auprès de nombreux Angevins. (...) Volontairement choquante, cette campagne d'affichage est diffusée à proximité des écoles, au niveau des abribus en délivrant ainsi un message que les jeunes enfants sont incapables de comprendre ».
JC Decaux a accédé dans la journée au souhait du maire en retirant toutes les affiches dès lundi, d'après les services de la Ville. La réponse de la ministre de la Santé, elle, est lapidaire :« Quelques uns refusent de voir deux hommes ensemble, il veulent censurer cette campagne ? Partagez la ! Vos retweets sont la plus belle réponse. Love is love ». La locataire de l'avenue Duquesne (Paris) invite ces hommes à se rendre sur le site sexosafe.fr pour avoir des informations sur les dépistages, les vaccinations et autres moyens de protections.