Trois fois par semaine, un service hospitalier de psychiatrie est le théâtre de violences. Ces unités sont de loin les plus représentées dans les différents rapports de l’Observatoire national des violences en santé (ONVS). Si les conséquences sont rarement graves, les incidents appellent tout de même à une prise en charge adaptée. Ce 22 novembre, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié une série d’outils et de programmes destinés aux professionnels de santé. Elle détaille comment prévenir efficacement les tensions en psychiatrie, mais aussi la façon de gérer une crise dans le respect des droits individuels.
Chaque année, un demi-million d’incidents surviennent dans les services spécialisés en psychiatrie. Les victimes sont autant les soignants que les autres patients. Afin d’éviter que les violences ne se répètent, les équipes mettent en place des mesures de contention et d’isolement. Mais ce sont 30 % des personnes hospitalisées qui manifestent une certaine agressivité. Les méthodes mises en place augmentent le sentiment de mal-être. Sans compter qu’elles ne respectent pas toujours les libertés individuelles.
Favoriser la prévention
Le guide proposé par la HAS se fixe un objectif ambitieux mais crucial : comprendre les mécanismes de la violence dans les services de psychiatrie. Des formations spécifiques appellent à être déployées. Car dans un cas sur deux, l’agression est physique. Eviter la montée des tensions est alors primordial. Parmi les outils publiés, une stratégie de désamorçage est détaillée. Repérer les signes d’alerte, donner au patient les moyens de gérer son angoisse : telles sont les méthodes pratiques à mettre en œuvre.
Encore faut-il assurer la présence de l’équipe soignante au quotidien. Une condition sine qua non pour parvenir à une prévention initiale et tertiaire efficace, selon la HAS. Mais lorsque l’incident éclate, les professionnels doivent aussi être capables de gérer les suites de la violence. Pour cela, l’Autorité invite à déployer des espaces d’apaisement. Ils offrent une zone de réconfort. Mais ça n’est pas tout : la prise en charge doit aussi favoriser la poursuite des soins. Car le suivi thérapeutique du patient prime sur le reste.