Les Européens ne font plus confiance aux vaccins. 12 % de la population doute de leur sécurité. Les hésitations commencent à avoir un impact très concret. Le dernier exemple en date est l’Italie. Un cas de diphtérie a été confirmé par l’Institut supérieur de la santé, placé sous la tutelle du ministère de la Santé. Il touche un enfant qui n’était pas vacciné contre cette maladie infectieuse grave. Le jeune patient est décédé.
Une maladie grave
Avec la France, l’Italie est le dernier pays en Europe où certaines vaccinations sont obligatoires. Parmi elles, la diphtérie. La stratégie a fini par payer chez notre voisin transalpin, qui n’avait pas connu d’infection depuis 1991. Mais la vaccination recule aussi dans la population italienne : 93 % est protégée contre la diphtérie. Insuffisant pour parvenir à une protection collective, selon les critères de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Les autorités sanitaires ont refusé de divulguer la région d’origine du patient décédé. Elles se bornent à souligner qu’il s’agit d’un enfant. De fait, les plus jeunes sont les plus exposés aux complications de la diphtérie. Cette maladie infectieuse se caractérise par une infection des voies respiratoires supérieures, après un contact direct avec une personne infectée. Les symptômes évoluent ensuite en une paralysie du système nerveux central ou du diaphragme et de la gorge. Le patient décède alors d’une asphyxie.
La polio menace
La gravité des symptômes a poussé plusieurs pays, dont la France, à rendre la vaccination obligatoire contre la diphtérie. Mais la méfiance se répand en Europe. Par le passé, la Belgique et l’Espagne ont chacune déploré un décès pédiatrique. Les deux enfants n’étaient pas non plus vaccinés.
Les préparations vaccinales ne protègent pas uniquement contre la diphtérie. Elles contiennent aussi des souches qui immunisent contre la poliomyélite, une autre infection grave aux séquelles lourdes pour les enfants. La couverture insuffisante inquiète les autorités italiennes au plus haut point. « Nous nous attendons à un nouveau cas de polio en Italie, a souligné Walter Riccardi, le président de l’Institut supérieur de la santé. Des milliers d’enfants ne sont pas vaccinés et le virus se trouve de l’autre côté de l’Adriatique, en Albanie », a-t-il ajouté dans le cadre d’un congrès de pédiatrie qui se tenait à Florence (Italie).