Le gouvernement fait un geste envers les internes. Le ministère de la Santé et le Secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la recherche ont annoncé la publication du décret relatif à l’organisation du 3ème cycle des études médicales, « poursuivant ainsi la modernisation et la simplification des études de médecine », peut-on lire dans un communiqué.
Les étudiants de 3ème cycle bénéficieront dès la rentrée universitaire 2017-2018 d’une formation assise sur l’acquisition progressive des connaissances et des compétences professionnelles, en créant trois phases successives, précise le ministère.
Suivi collégial
Une première phase socle, d’une durée d’un an, consacrera l’acquisition de compétences génériques communes à tous les médecins. Une 2ème phase, d’une durée de deux à trois ans selon la spécialité, permettra à l’étudiant de développer des connaissances et des compétences plus spécifiques à la spécialité choisie. Cette phase d’approfondissement se terminera par la soutenance de la thèse de médecine.
Enfin, une troisième phase, d’une durée d’un à deux ans, phase de consolidation des compétences, s’effectuera sous le statut d’assistant spécialiste du 3ème cycle et se terminera par la soutenance du diplôme d’étude spécialisé.
Le suivi de l’étudiant sera effectué de manière collégiale et prendra mieux en compte sa situation spécifique et son accompagnement. En cas de difficultés rencontrées en cours de formation, une réorientation sera possible. Un médecin en exercice peut désormais approfondir sa spécialité ou en acquérir une nouvelle, conformément à la loi de modernisation de notre système de santé, précise le communiqué.
Repos de sécurité
« L’autre chantier qui nous a particulièrement mobilisés, c’est le respect, comme des exigences absolues, du temps de travail et le repos de sécurité après une garde », a expliqué la ministre de la Santé dans un discours prononcé ce samedi lors de l’Université de rentrée de l’intersyndical national des internes.
De fait, alors que les établissements sont contractuellement tenus d’assurer un repos de sécurité aux internes après une garde, dans les faits, certains hôpitaux ne garantissent pas ce repos. La ministre de la Santé entend lutter contre cette entorse à la règle. « J’ai rendu obligatoire le tableau de service et mis en place des sanctions pour les établissements en cas de non-respect de vos droits », a précisé Marisol Touraine.
La ministre a rappelé qu’ « avec le décret du 26 février 2015, la durée hebdomadaire de votre travail s’élève à 10 demi-journées, dont 8 hospitalières, 1 demi-journée universitaire en temps présentiel et 1 autre en temps de travail personnel ». Mais ce décret est « perfectible », a-t-elle expliqué, en affichant sa volonté d’aller « plus loin dans la réforme du temps de travail ».
La ministre a ainsi ouvert la voie au temps de travail additionnel rémunéré, une réforme réclamée par les syndicats d’internes, qui se sont enthousiasmés dans un communiqué de l’ISNI de ces annonces, tout en restant vigilants sur leur mise en œuvre.