Avec modération. Ce message est systématiquement accolé aux affiches et spots télévisés qui font la promotion de l’alcool. Le bon sens de cette législation se voit confirmé par une méta-analyse du Karolinska Institutet (Suède). Ce très sérieux institut scientifique publie, dans BMC Medicine, une revue de la littérature sans équivoque : la consommation élevée de produits alcoolisés favorise les AVC. Une forme est particulièrement augmentée, celle qui se traduit par une hémorragie.
Les auteurs de cette publication ont passé en revue le contenu de 25 études qui évaluent le lien entre alcoolisation et survenue d’un accident vasculaire cérébral. Le résultat est clair : en dessous de deux verres par jour, la probabilité de souffrir d’un AVC ischémique est légèrement réduite. Le risque qu’un caillot ne se forme recule, mais ce n’est pas le cas pour les formes hémorragiques.
Un risque élevé
Au-delà de deux verres d’alcool par jour, en revanche, les dangers grimpent en flèche. Une consommation élevée est associée à un risque de souffrir de l’ensemble des formes d’AVC. Les types hémorragiques sont particulièrement affectés par le phénomène : les gros buveurs sont 1,6 fois plus à risque de faire une hémorragie intracérébrale, et 1,8 fois plus à risque que cet incident ne se déclare dans les zones externes de l’organe (hémorragie méningée). Ces formes surviennent après la rupture d’un vaisseau affaibli.
Les pistes d’explication sont nombreuses, mais le Dr Susanna Larsson en avance une. « Des travaux précédents ont signalé une association entre la consommation d’alcool et de faibles taux de fibrinogène – une protéine qui aide à la formation de caillots sanguins », explique le premier auteur des travaux. Un point reste tout de même à éclaircir. Les chercheurs appellent de leurs vœux des études qui fassent le point sur le type d’AVC en fonction de l’alcool consommé. Il y a, en effet, fort à parier que les spiritueux n’aient pas les mêmes effets sur le cerveau que les bières.