Depuis sa victoire à la la Primaire de la droite pour l'élection présidentielle, le programme de François Fillon fait polémique. Malgré sa victoire écrasante, l'homme de la Sarthe est loin de faire consensus. Notamment concernant ses propositions santé. En proposant de réduire les postes et d’augmenter le temps de travail à l’hôpital, il a semé le trouble parmi le monde médical. Mais les patients se posent aussi des questions. Et ses détracteurs l'accusent déjà de vouloir américaniser le système de santé en privatisant l’Assurance maladie.
François Fillon écrit dans son programme qu'il veut redéfinir les paniers des soins. Le premier pour les gros risques, tels que les Affections de Longue Durée (ALD) et les maladies chroniques, serait pris en charge par l’Assurance maladie. Le deuxième concernerait les petits risques comme les rhumes ou les maladies bénignes. Ce panier de soins individuels tomberait dans l’escarcelle des complémentaires. Pour beaucoup, cette nouvelle segmentation irait à l’encontre d’un accès facile aux soins primaires. Invité du JT de France 2 ce lundi soir, l'ancien Premier ministre a tenté de rassurer.
Des promesses aux plus modestes
« Je prends l'engagement de faire en sorte que toutes les personnes qui doivent être protégées, qui ont des revenus modestes ou moyens, ne seront pas moins bien remboursées », a-t-il assuré sur le plateau de David Pujadas, expliquant une nouvelle fois qu'il voulait « sauver la Sécurité sociale ». Une réponse sans doute à la ministre de la Santé Marisol Touraine, qui en plus de se targuer d'avoir redressé les comptes de la « Sécu », l'accuse « ni plus ni moins de vouloir privatiser le système de santé »
Et sur la question de l'égal accès aux soins pour tous, François Fillon serait même prêt à aller plus loin que les anciens présidents. Il a ainsi affirmé qu'il voulait « que les personnes les plus modestes et âgées » soient « mieux remboursées qu'aujourd'hui ». Interrogé ensuite sur le fait de savoir s'il parlait du remboursement par l'Assurance maladie ou par les mutuelles, il a répondu « les deux ». Puis a promis que les soins concernés seraient définis avec les professions de santé et les responsables de la CNAM.
« Pas un sujet du tout prioritaire »
Sur la méthode qu'il compte utiliser pour mettre en oeuvre ses propositions chocs, François Fillon a expliqué qu' « il y a énormément de franchises, de tickets modérateurs qui ne sont pas très justes, qui ne sont pas très lisibles, donc je voudrais remettre de l'ordre dans tout cela ». Questionné sur le fait de savoir si c'était « une dimension marginale du système de santé » qui sera confiée aux mutuelles, il a répondu « absolument ». Il a enfin expliqué qu'il voulait « mettre en place un organisme pour assurer la tutelle des mutuelles, le contrôle des mutuelles ».
Mais le candidat de la droite a aussi tenu à préciser que sa réforme de la Sécu n'était « pas un sujet du tout prioritaire » dans son projet. « Dans les premiers mois, ce que je veux faire, c'est remettre le pays debout », a-t-il indiqué. « La Sécurité sociale, j'y suis extrêmement attaché, j'ai été ministre des Affaires sociales, j'ai été Premier ministre pendant cinq ans, et on a toujours préservé la justice en matière de remboursement », a-t-il conclu.