ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Les gynécologues mettent en cause les patchs contraceptifs

Les gynécologues mettent en cause les patchs contraceptifs

Par Philippe Berrebi

Selon le syndicat des gynécologues, les patchs et les anneaux contraceptifs présentent les mêmes risques que les pilules de 3e et 4e génération. Une étude danoise le confirme.

DURAND FLORENCE/SIPA

Les gynécologues obstétriciens contre-attaquent. Mis en cause ces derniers jours pour leur proximité avec l'industrie pharmaceutique et pour la surprescription de pilues de 3e génératon, ces spécialistes, par l'intermédiaire de leur syndicat (Syngof), interpellent, à leur tour, les pouvoirs publics. Dans un communiqué, le Syngof, "s'interroge sur l'absence de recommandations de la Haute autorité de Santé (HAS) concernant les patchs contraceptifs et les anneaux très utillisés". Et la secrétaire générale du syndicat, le Dr Elisabeth Paganelli enfonce le clou en affirmant que "ces derniers peuvent présenter les mêmes risques que les pilules de 3e ou de 4e génération". Mais, selon cette spécialiste, "la HAS ne communique pas sur le sujet".

En France, sur les 7 millions de femmes qui ont recours à la contraception, 60 prennent la pilule. Le recours au patch contraceptif reste marginal (0,4%) tout comme l'anneau vaginal (1%). Aucune de ces méthodes n'est prise en charge par l'assurance maladie.

Il n'en reste pas moins qu'une étude publiée en mai 2012 dans le British Medical Journal faisait état d'un risque d'e thrombose veineuse multiplié par 7,9 avec les patchs transdermiques et par 6,5 avec les anneaux par rapport aux non-utilisatrices de contrecption hormonale. Le risque est deux fois plus important comparé à celui des femmes qui prennent une pilule contraceptive.
Ces résultats sont le fruit d'une étude danoise menée sur une cohorte de 1,5 million de femmes suivies pendant 10 ans. Les chercheurs ont recensé 3434 accidents thromboenboliques veineux (TEV). 

Comme pour les pilules de nouvelle génération, le risque de TEV est augmenté mais reste faible:

Avec le patch, il est de 9, 7 pour 10 000 années-femmes, c'est-à-dire 9,7 accidents TEV se produisent sur 1000 femmes suivies sur 10 ans;

Avec l'anneau, il est de 7,8  10 000 années-femmes;

Avec la pilule, il varie de 4,5 à 6,2 pour 10 000 années-femmes suivant les combinaisons;

Sans contraception hormonale, il est de 2,1 pour 10 000 années-femmes.

Il y quelques mois, Marisol Touraine avait demandé à la HAS de procécer à un état de lieux de la contraception en France et à une réévaluation du rapport bénéfice-risque des différentes méthodes. Mais la minsitre de la Santé n'a pas attendu le rapport de la HAS pour saisir l'Agence européenne du médicament et demander la limitation de la prescription des pilules de 3e et 4e génération. Pourra-t-elle ignorer la mise en  garde des gynécologues sur les patchs ?