« In the pocket ! La clope c'est fini ! » Alors que le défi collectif du Moi(s) sans tabac s'achève ce mercredi, les internautes ne cachent pas leur joie. Sur Twitter ou Facebook, ces ex-fumeurs multiplient les posts pour célébrer la fin de leur histoire avec la cigarette.
A l'initiative du ministère de la Santé, le but de cette opération n'était pas de stigmatiser les fumeurs, mais bien de les aider, s'ils le souhaitent, à entamer un sevrage tabagique pendant 30 jours, au moins. « Cette durée multiplie par cinq les chances de réussite », explique le pilote de cette opération, Olivier Smadja, représentant de l'agence sanitaire Santé publique France. Contacté par Pourquoidocteur, il se félicite que les chiffres enregistrés dépassent largement les objectifs fixés.
Quel bilan chiffré faites-vous de cette première édition ?
Olivier Smadja : Nous connaissons aujourd'hui le nombre d'inscrits au site internet du Moi(s) sans tabac. Ils sont près de 180 000. Mais nous pensons qu'il y a eu beaucoup plus de participants car de très nombreux fumeurs ont tenté l'expérience sans s'inscrire. Nous avions comme objectif 100 000 personnes. Ce palier a été atteint dès la fin du mois d'octobre. Nous pensons donc qu'une dynamique est lancée autour de l'arrêt du tabac.
Comment peut-on expliquer ce succès ?
Olivier Smadja : On a été très présent pendant tout ce mois, partout. Je pense par exemple à notre partenariat avec Plus belle la vie. Mais ce n'est pas tout. Les réseaux sociaux ont aussi contribué à notre succès. La page Facebook "Moi(s) sans tabac" a obtenu 70 000 likes, c'est très important. Et au plus fort de la campagne, nous avions plus de 10 000 interactions dessus.. Par ailleurs, la challenge de l'arrêt collectif a fait la différence. L'entourage a un rôle déterminant dans l'arrêt du tabac. Les proches sont une des clés du sevrage tabagique et beaucoup des participants ont relevé le défi à plusieurs.
Qu'avez-vous pensé de l'attitude des professionnels de santé ?
Olivier Smadja : On a eu plusieurs aides du côté des professionnels de santé. D'une part, le partenariat que nous avons noué avec l'ensemble des pharmacies et leur Ordre. Ce dernier a rendu le kit d'aide à l'arrêt du tabac accessible dans quasiment 20 000 officines. Médecins, infirmiers, sages-femmes, chirurgiens-dentistes, kinésithérapeutes, je pense qu'on peut dire que tous les professionnels de santé se sont mobilisés. Enfin, le succès de l'opération a été renforcé par une décision du ministère de la Santé. Celle d'augmenter à 150 euros le montant du forfait de prise en charge des substituts nicotiniques.
Qu'est-ce qui est prévu pour l'après Moi(s) sans tabac ?
Olivier Smadja : A partir de demain nous avons prévu de nous appuyer sur le dispositif Tabac Info Service qui fonctionne toute l'année. Notamment le 39 89 qui permet d'être soutenu par un tabacologue. Il y a également un site internet, une application smartphone et des pages sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter). Et puis tous ces ex-fumeurs peuvent faire appel à tous les professionnels de santé qui restent disponibles pour les accompagner dans leur sevrage tabagique. Bref, il reste beaucoup de ressources pour aller chercher les 13 millions de fumeurs quotidiens en France.