Les jeunes Français vont mal. 10 % des adolescents souffrent d’anxiété. Troubles du sommeil, manque de confiance en soi, dépression… Le mal-être est croissant dans cette population. Le ministère de la Santé et des Affaires sociales en a bien conscience. Ce 29 novembre, Marisol Touraine a présenté son plan d’action en faveur du bien-être et de la santé des jeunes. L’objectif est clair : améliorer la prise en charge, notamment psychologique, de la population des 11-21 ans.
Un site d’information
Le malaise est réel chez les jeunes. Seuls 30 % des collégiens se disent satisfaits de leur vie scolaire. Par ailleurs, la part d’enfants et adolescents suivis en psychiatrie infanto-juvénile a progressé de 22 % depuis 2007. Une fois le constat établi, reste à établir les solutions. Le plan présenté par la ministre de la Santé en livre plusieurs avec un calendrier. Il s’oriente autour de quatre axes : identifier le mal-être, accroître le sentiment d’écoute, orienter les jeunes vers un professionnel adapté et construire une veille partagée. L’approche est donc pluridisciplinaire.
« Cibler la jeunesse, c’est non seulement efficace du point de vue de la santé, mais c’est aussi un impératif de justice sociale », a rappelé Marisol Touraine. Pour y parvenir, la ministre commence par fixer un cap sur le net. Entre 2016 et 2017, l’accès des adolescents à une information fiable sera progressivement assuré. Un site dédié sera créé. Il offrira notamment des annuaires, des liens vers des sites éditoriaux… le tout pour un budget supérieur à 4 millions d’euros.
Améliorer la santé mentale
Le plan est surtout orienté vers la santé mentale des jeunes. A partir du printemps 2017, le Pass santé jeunes va prolonger l’accès aux consultations de psychologie. Jusqu’à 21 ans, il sera possible d’accéder gratuitement à un professionnel – toujours dans la limite de 10 ans. Un organisme servira de tête de pont : les maisons des adolescents. Elles doivent s’ancrer davantage dans les territoires, affirme le plan. Le budget, jusqu’ici modeste, doit monter en charge, par une participation de l’Etat et des collectivités territoriales. Une somme de 1,35 euros par habitant suffit pour financer une maison à hauteur de ses besoins, précise le plan.
Les professionnels de l’éducation sont eux aussi ciblés. Dans trois académies, dès l’année scolaire 2016-2017, une permanence sera déployée. Elle proposera un accompagnement extérieur spécialisé lorsque les établissements prennent en charge des jeunes en difficulté. La mesure sera progressivement généralisée. Une oreille attentive suppose aussi une sensibilisation et une formation de la part des adultes. Au sein de l’Education nationale, un corps unique de psychologues sera fondé.
Des échéances et un budget précis : voilà qui semble prometteur pour améliorer l’accompagnement des jeunes. Mais bon nombre de ces mesures sont prévues pour le prochain quinquennat.