En apparence, il y a de quoi se réjouir. En dépit de la crise et des difficultés de la vie quotidienne, les Français font toujours autant d’enfants, selon le dernier bilan démographique 2012 de l’Insee. Avec un taux moyen de fécondité de 2,01, nous occupons la deuxième position en Europe derrière l’Irlande (2,05). Les pays frappés de plein fouet par les difficultés économiques, comme l’Espagne, voient, eux, la courbe des naissances s’inverser (1,3 enfants en 2011).
Pour la première fois depuis dix ans, le nombre de mariages a progressé en France de près de 2% en 2012 (241 000).
Malgré ces indicateurs encourageants, observe le journal Le Monde, « un pic de mortalité » a freiné en 2012 notre croissance démographique. 571 000 décès ont été enregistrés, 25000 de plus que l’année précédente, et surtout 10 000 de plus que l’année 2003, celle de la canicule.
« Durant les quinze premiers jours de février 2012, remarque l’Insee, la France a connu une vague de froid exceptionnelle, une épidémie de grippe qui a atteint son pic en février et qui a continué début mars, et d'autres épidémies, respiratoires et de gastro-entérite. En plus de leur effet direct sur la mortalité, ces épidémies ont pu entraîner une vulnérabilité des personnes déjà fragiles et ainsi prolonger la surmortalité sur les mois suivants ». Résultat, en 2012, l’espérance de vie a régressé pour les femmes (84, 8 ans soit -0,2 an) et stagné chez les hommes (78,4 ans). « Il appartiendra aux épidémiologistes, signale un responsable de l’Insee, d’en tirer des conclusions, par exemple en matière d’efficacité des vaccins ».
Autre tendance lourde, rapporte le quotidien, la France vieillit. Près d’un habitant sur 10 a plus de 75 ans. A mesure que les générations du baby-boom vieilliront, les décès augmenteront et si les naissances n’augmentent pas, prévient l’Insee, « le moteur démographique va s’arrêter ».
