Le calvaire recommence pour les éleveurs du Sud-ouest. Un foyer de grippe aviaire a été découvert dans le Tarn, au sein de la commune d’Almayrac. La souche très virulente H5N8 a infecté un élevage de palmipèdes. Un premier bilan a été établi dans la matinée par le ministère de l’Agriculture : 2 000 canards sur les 5 000 présents sont morts de la maladie. Des chiffres revus à la hausse depuis par la Préfecture. 7 000 canards ont été abattus et 4 500 n'ont pas survécu à la maladie.
Trois autres départements sont en alerte. « Nous percevons une certaine progression virale», notamment dans le Gers, le Lot-et-Garonne, et les Hautes-Pyrénées, où un cas a par ailleurs été décelé., ont précisé les autorités (...) L'objectif est de stopper impérativement la diffusion du virus », «ce virus pathogène est extrêmement dangereux car la mortalité intervient rapidement. C'est la première fois que l'on constate ce degré de virulence».
Une zone de protection
Un prélèvement, envoyé au laboratoire national de référence, a confirmé les inquiétudes. La grippe aviaire H5N8 s’est implantée dans l’élevage. Un scénario digne du cauchemar pour cette région, qui a connu une violente épizootie au début de l’année. Celle-ci n’a aucun lien, mais pourrait s’avérer catastrophique pour les éleveurs.
Les canards d’Almayrac qui n’ont pas été infectés seront abattus, annonce le ministère de l’Agriculture. Cette précaution est censée limiter l’expansion du virus dans la région. Dans la foulée, le département a déployé une zone de protection de 3 km et une zone de surveillance de 10 km autour de l’élevage. Le cabinet de Stéphane Le Foll demande aussi aux habitants de la région de faire preuve de la plus grande vigilance. « Cela passe en particulier par une application sans faille des mesures de biosécurité », indique-t-il. Ce n’est qu’à ce prix que l’épizootie sera combattue efficacement.
Des conséquences financières
Car le virus H5N8 circule à grande vitesse. Ce 27 novembre, un premier cas a été confirmé dans le Pas-de-Calais chez un canard sauvage. « Le rôle des oiseaux migrateurs apparaît prépondérant dans la diffusion de ce virus particulièrement contagieux chez les oiseaux mais inoffensif pour l’homme », indique le ministère de l’Agriculture. Il apparaît d’autant plus important d’assurer la séparation entre les élevages et les oiseaux sauvages, à l’aide de filets ou de mesures de confinement.
Outre les conséquences sanitaires, les retombées financières de cette flambée risquent d’être lourdes. La France attendait de pied ferme le statut « indemne » d’influenza aviaire. Il devait être accordé ce 3 décembre. Au vu des dernières annonces, l’exportation de foie gras ne pourra pas reprendre.