Si nombreuses et si seules à la fois. En France, cinq millions de personnes souffrent de solitude, révèle une enquête du Crédoc pour la Fondation de France publiée ce lundi. Cela représente un million de personnes de plus qu'en 2010, et un Français sur dix de plus de 15 ans.
Amis, voisins...
Ces personnes n'ont que de très rares contacts avec les cinq réseaux de sociabilité (familial, professionnel, amical, affinitaire ou de voisinage). Un Français sur cinq n'a de liens réguliers que dans un seul réseau social. Parmi ceux-ci, c'est le voisinage qui est leur unique mode de socialisation (35 %), loin devant les amis (26 %) et la famille (22 %). Les vies professionnelle et associative sont des réseaux moins développés.
Fragilisés, ces Français solitaires se trouvent dans une situation d'exclusion potentielle sans en avoir toujours conscience, souligne l'étude. D’autres expriment plus clairement ce sentiment : 26 % des Français se sentent exclus, abandonnés ou inutiles, de manière occasionnelle (20 %) ou fréquente (6 %).
Age et pauvreté
Les facteurs aggravant l'isolement sont la pauvreté (34 % des personnes isolées ont des revenus inférieurs à 1200 euros par mois contre 25 % des personnes non isolées), le chômage et l'âge. On compte 7 % de personnes isolées chez les 15-25 ans, 11 % chez les 25-39 ans et 12 % au-delà et jusqu'à 69 ans. Cette enquête, réalisée en ligne, ne permet pas d'estimer un taux d'isolement au-delà de 70 ans.
L'isolement est un cercle vicieux, puisque les personnes concernées tendent à se replier sur elles-mêmes: 17 % ne votent pas (plus du double de la population française), 65 % pensent qu'on n'est jamais assez méfiant vis-à-vis des autres, et 27 % ne se sentent pas en sécurité dans leur vie quotidienne.