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Embolie pulmonaire

Michel Polnareff : pourquoi les médecins ne se prononcent pas

Par Jonathan Herchkovitch

Michel Polnareff, âgé de 72 ans, a dû interrompre sa tournée en raison d’une double embolie pulmonaire. Son pronostic vital est meilleur, mais reste engagé.

Sierakowski/ISOPIX/SIPA

« Il aurait pu mourir sur scène. Il a eu chaud ». Michel Polnareff a été admis le 3 décembre à l’hôpital américain de Neuilly-Sur-Seine pour une embolie pulmonaire bilatérale, une pathologie sérieuse qui engage le pronostic vital. « C’est le propre de cette maladie, a expliqué le Dr Philippe Siou au Parisien lundi soir. Mais nous avons pu le diagnostiquer assez vite. Je me donne 48 heures pour me prononcer. En attendant, il reste bien sur hospitalisé chez nous. »

Son hospitalisation fait suite à une tournée intense de six mois, pendant laquelle Michel Polnareff avait fait une cinquantaine de concerts. Elle est venue clôturer une semaine compliquée pour le chanteur de 72 ans. Il avait dû annuler ses deux concerts à Paris vendredi, et à Nantes samedi.

« Michel souffrait d'une sinusite en début de semaine, qui a viré à la bronchite, avait alors précisé son attaché de presse à l’AFP. Il a subi des infiltrations pour pouvoir tenir la scène à Toulouse, Pau et Bordeaux. Mais vendredi matin, il était pris d'importants vertiges et de chute de tension ».

Une immobilisation

Une embolie pulmonaire est une obstruction partielle ou totale de l’artère pulmonaire, qui emmène le sang du coeur aux poumons afin qu’il soit réoxygéné. Lorsque l’embolie est bilatérale, comme pour le chanteur de Marilou, cela signifie que les deux poumons sont touchés. L’obstruction provient d’un caillot formé ailleurs, souvent dans les jambes (une phlébite), qui se déplace dans la circulation sanguine, et vient bloquer l’artère à l’endroit où elle se rétrécit, à l’approche des poumons.

Elle se manifeste par une douleur dans la poitrine et une gêne respiratoire, qui survient souvent après une immobilisation, entraînant un ralentissement de la circulation sanguine. Typiquement, après une intervention chirurgicale, ou même après un long trajet en avion. Le risque d’embolie est par exemple six fois plus élevé chez les personnes de moins de 60 ans qui regardent quotidiennement la télévision au moins 5 heures, en comparaison de ceux qui ne la regardent que deux heures. Les pathologies cardiaques peuvent aussi favoriser son apparition.
Michel Polnareff est actuellement sous antithrombolitiques et anticoagulants, un traitement qui permet de dissoudre le caillot et d’empêcher la formation de nouveaux. Ce processus prend du temps, et c’est pourquoi les médecins refusent de se prononcer avant mercredi.

Chaque année, environ 100 000 personnes seraient atteintes d’une embolie pulmonaire en France. 10 à 20 % d’entre elles n’y survivent pas.