Prendre un rendez-vous chez l’ophtalmologiste est pour la grande majorité des Français un parcours du combattant. Dans certains territoires, le délai d’attente peut atteindre jusqu’à 368 jours.
Pour écourter ces délais d’attente interminables, les orthoptistes exerçant dans un cabinet d’ophtalmologistes pourront réaliser le suivi des patients pour qui la pathologie est stabilisée, annonce un décret paru ce lundi 5 décembre au Journal officiel.
Ainsi, à partir de ce mardi 6 décembre, ces professionnels de la vue spécialisés dans la rééducation oculaire, pourront soulager les ophtalmologistes de nombreux rendez-vous pour un simple renouvellement de lunettes. Ils pourront également « réaliser les séances d'apprentissage à la manipulation et à la pose des lentilles de contact oculaire », indique le texte.
Ces mesures de la loi Santé devraient diviser par deux le délai d’attente pour obtenir un rendez-vous, espère l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) qui avait proposé ces réformes soutenues par les syndicats des ophtalmologistes.
Accepter de nouveaux patients
Il faut dire que la délégation des tâches aux orthoptistes testée dans plusieurs départements et étendue à tout le territoire en janvier dernier a convaincu les professionnels. Dans les Pays de la Loire, où l’initiative a été lancée il y a plus de 3 ans, les progrès ne se sont pas fait attendre. Grâce au dispositif, les patients ayant besoin d’une ordonnance pour renouveler leurs lunettes n’attendent plus que 15 jours, contre 12 mois auparavant.
Des consultations en moins pour l’ophtalmologiste qui peut désormais recevoir des nouveaux patients. Ces plages horaires permettent également d’accepter la patientèle des confrères partis à la retraite. Un appel d’air indispensable alors qu’entre 200 et 250 spécialistes prennent leur retraite chaque année et qu’une pénurie se profile.
Nouveaux rôles pour l'opticien
Autre avancée de la loi Santé pour désengorger les cabinets d’ophtalmologie : les prérogatives des opticiens ont été étendues. Depuis la mi-octobre, ils peuvent adapter les corrections optiques des lentilles dans le cadre d’un renouvellement de délivrance si les patients présentent une ordonnance de moins de 3 ans, et un an pour les moins de 16 ans.
Ils sont également habilités à délivrer « exceptionnellement » une nouvelle paire de lunettes en cas de perte ou de bris des verres correcteurs, et en l’absence d’une ordonnance. De nouvelles possibilités qui ont là aussi satisfait les ophtalmologistes.