Le sport n’a pas les mêmes effets sur les jeunes hommes et les jeunes femmes. Tel est en tout cas le constat d’une étude qui s’est fixée pour objectif de déterminer les effets que la pratique sportive peut avoir sur les consommations de substances psychoactives et les troubles alimentaires chez les étudiants, en tenant compte de la fréquence de la pratique et de l’effet de genre. Les résultats ont été publiés dans le numéro de décembre de la revue Psychologie Française.
Des effets chez les garçons
Des études précédentes ont déjà mis en avant le lien entre la pratique sportive et les troubles alimentaires ainsi que l’usage de substances psychoactives. Toutefois, elles ne se sont pas intéressées à l’impact selon le sexe de l’étudiant, expliquent les chercheurs. Par ailleurs, la fréquence de la pratique n’a pas été évaluée, puisque les groupes de sportifs étaient comparés à des personnes ne pratiquant pas de sport du tout.
Les nouveaux travaux ont été menés sur 1073 étudiants (36 % de garçons, 64 % de filles) répartis en trois groupes de pratique sportive : rare (moins d’une heure par semaine), régulière (jusqu’à huit heures par semaine) ou intense (plus de huit heures hebdomadaires). Les consommations de substances (tabac, alcool, cannabis) ont été auto-évaluées par questionnaire, tout comme les troubles alimentaires.
Les résultats mettent en évidence un effet d’interaction entre la fréquence de pratique et le genre sur le contrôle oral (sous-type de trouble alimentaire) et les conduites tabagiques. Ainsi, sur ces deux facteurs, les effets bénéfiques de la pratique sportive n’apparaissaient que chez les garçons et l’association augmentait avec la fréquence : plus le participant faisait du sport, plus il avait un score faible au test de tabagisme et de contrôle oral alors que pour les jeunes filles, la pratique sportive n’avait pas d’impact sur les conduites tabagiques et le contrôle oral, quelque soit la fréquence.
« Ces résultats permettent de conclure que les effets bénéfiques de l’activité sportive diffèrent selon le genre et soulignent l’importance de prendre en compte le genre lors de la promotion de l’activité sportive chez les étudiants », concluent les chercheurs.