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"Social-eating"

Les repas entre amis incitent les hommes à trop manger

Par Marion Guérin

Lors de gueuletons entre amis, les hommes auraient tendance à manger en quantité excessive pour prouver leur virilité, selon une étude.

tadija/epictura

En 2016, tout donne envie de manger. Si ce n’est pas l’after-work « apéro-fromage » qui vous y incitera, ce sera le show culinaire diffusé ce soir en prime time, ou encore la food porn qui s’expose sur votre Instagram jusqu’à l’overdose. En 2016, la gourmandise n’est pas un vilain défaut, encore moins un péché capital : c’est un impératif social.

Une étude récemment publiée dans la revue Frontiers in Nutrition se penche sur les effets du « social-eating ». Avec une conséquence attendue : la prise de poids, qui augmente à mesure que se multiplient les agapes entre amis. Un phénomène particulièrement vrai chez les hommes, à en croire les chercheurs qui s’expliquent.

Virilité et boulimie

« Même si les hommes n’y pensent pas, le fait de manger plus qu’un copain a tendance à être considéré comme une preuve de virilité et de force », expliquent les auteurs. Autrement dit : voir son semblable se goinfrer incite à soi-même s’empiffrer, histoire de montrer qui a la plus grosse… avidité.

Pour fonder scientifiquement cette intuition sociétale, les chercheurs ont organisé un concours du plus grand mangeur d’ailes de poulet. Le premier groupe de personnes avait en face de lui une foule en délire venue l’acclamer tandis que le second groupe, qui servait de contrôle, œuvrait à huis clos. A la clé, pour le participant ayant englouti le plus de volaille : une médaille en plastique.

Malgré cette récompense sans grande valeur, les compétiteurs ont mangé environ quatre fois plus qu’en quantité normale, selon les chercheurs. Les hommes qui ont dévoré leurs ailes de poulet devant un public ont mangé 30 % de plus que ceux qui n’avaient pas de spectateurs, et ont décrit ce moment comme une expérience « stimulante, cool et exaltante ». Les femmes, quant à elles, ont eu tendance à moins manger en présence des spectateurs que sans eux, et ont trouvé un autre adjectif pour qualifier ce challenge : embarrassant.

« Même dans des situations dénuées d’enjeu, la compétition visuelle peut augmenter de manière très importante la quantité ingérée par les hommes », écrivent les auteurs, qui estiment que ces nouveaux travaux apportent un éclairage aux récentes découvertes selon lesquelles certaines situations sociales poussent les hommes à manger plus que de raison.