L’épilation du pubis est-elle une pratique à risque ? Selon une étude américaine, relayée par Europe 1, ceux qui ont l’habitude de se débarrasser de leur toison pubienne sont plus à risque d’infections sexuellement transmissibles (IST). Les chercheurs ne mettent pas en évidence de lien de cause à effet entre l’épilation et les infections, mais ces résultats rappellent que les poils pubiens ne sont pas si superflus qu’on veut bien le croire.
Les chercheurs américains ont analysé les données de santé et les habitudes de vie de 7 500 Américains, hommes et femmes, âgés de 18 à 65 ans. L’épilation et le rasage des poils pubiens sont très répandus, puisque plus de 8 femmes sur 10 ont déclaré y avoir recours. A noter que la pratique concernait aussi 66 % des hommes.
Et les résultats indiquent que la fréquence des IST est très variable selon les pratiques. Seuls 8 % des personnes qui ne s’épilent pas avaient déjà eu une IST, contre 14 % pour les amateurs de la cire ou du rasoir, soit un écart de près de 80 %. Le chiffre grimpe à 18 % chez ceux qui pratiquent l’épilation intégrale. Ces travaux se contentent d’établir une corrélation, mais ont tout de même pris en compte les différences liées à l'âge des répondants ou au nombre de partenaires sexuels qu'ils ont eus, souligne Europe 1.
Une précédente étude, publiée dans la revue médicale JAMA, avait, elle, montré que l’épilation pouvait être en elle-même un facteur favorisant les infections chez la femme. L’épilation supprime en effet une barrière protectrice naturelle contre les bactéries et les virus. En arrachant les poils et le bulbe à la cire, l’épilation laisse une voie d’accès royale à tous les agents pathogènes. Des micro-coupures et traumatismes peuvent également se former suite à l’irritation et l’inflammation causées par l’épilation. Des blessures, qui, dans un environnement humide, représentent un terrain parfait pour les infections sexuellement transmissibles comme l’herpès, les chlamydia, ou la syphilis. L’épilation pubienne, surtout intégrale, est souvent choisie pour améliorer la qualité des rapports sexuels, voire à la demande du ou de la partenaire. Mais beaucoup ont aussi recours à cette pratique en pensant qu’elle est garante d’une meilleure hygiène intime. La recherche prouve une nouvelle fois que ce n’est pas le cas.