Selon un sondage Elabe diffusé mercredi, Emmanuel Macron a le vent en poupe. Un Français sur trois (33 %, +6 points) pourrait voter au 1er tour de la présidentielle 2017 pour l'ex-ministre de l'Économie, qui refuse de se présenter à la primaire de la gauche. Bien décidé à creuser son sillon, le fondateur du mouvement politique En Marche commence a dévoiler son programme. Invité de BFMTV et RMC ce jeudi, il a notamment pris pris le contrepied du candidat de la droite, François Fillon, en matière de santé.
« Je préserverai des boucliers, des protections pour chacune et chacun (...) et donc je m'engage ici à ce que sur la santé on ne modifie rien, on ne retranche aucun droit, on ne dérembourse aucun soin », a indiqué Emmanuel Macron. Avec cette affirmation, celui qui veut dépasser les clivages politiques s'oppose à l'ex-Premier ministre qui envisage de redéfinir les paniers des soins des assurés.
Une hausse de la CSG
Pour sauver la Sécurité sociale, et surtout le pouvoir d'achat des Français, Emmanuel Macron a d'autres projets. Il a ainsi affirmé qu'il supprimerait les cotisations maladie et chômage pesant sur les salaires en contrepartie d'une hausse de la CSG.
« On doit pouvoir diminuer l’écart entre le salaire brut et le salaire net. Aujourd’hui quand vous êtes au Smic vous touchez 1 139 euros nets par mois (en fait 1 129 euros, ndlr). Cela coûte à votre employeur près de 1 600 euros », a-t-il rappelé.
Le candidat à la présidentielle propose une formule gagnant-gagnant : « Ce que je veux faire, c’est supprimer les cotisations maladie et les cotisations chômage que paie le salarié. Pour un couple qui est au Smic aujourd’hui, ça fera plus de 500 euros nets de gain par an. Ce manque à gagner pour le financement de la sécurité sociale et des indemnités que verse Pole Emploi sera compensé par une hausse de la CSG pour tout le monde » a-t-il précisé.
Vers une réforme de la Sécu des indépendants
Et à ceux qui pensent déjà qu'il s'agit de déshabiller Pierre pour habiller Paul, Emmanuel Macron répond : « Non, car la CSG a une base beaucoup plus large. Ce sont les revenus du capital, des revenus de remplacement, des retraités –hors petites retraites, car je veux protéger leur pouvoir d’achat ».
Enfin, il promet par ailleurs une refonte du régime social des indépendants (RSI), le régime obligatoire de Sécurité sociale qui assure la couverture maladie et retraite des artisans et des commerçants, dont le coût et les dysfonctionnements sont très critiqués par les intéressés.