ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Autisme : les députés refusent d'écarter la psychanalyse

Rejet d'une résolution de loi LR

Autisme : les députés refusent d'écarter la psychanalyse

Par Julian Prial

L’Assemblée nationale a rejeté ce jeudi un texte controversé qui invitait à « condamner et interdire les pratiques psychanalytiques » dans la prise en charge de l’autisme.

Magali/Flickr

Les députés de l'Assemblée nationale se sont opposés ce jeudi à un texte controversé, signé par près d'une centaine de députés Les Républicains, qui visait à « condamner et interdire les pratiques psychanalytiques » dans la prise en charge de l'autisme. Opposée à « une entreprise malheureuse », « attaque sans précédent contre l'ensemble des professionnels de santé », la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion, Ségolène Neuville, a regretté dans l'hémicycle que cette proposition de résolution ait « pour effet de raviver des tensions qui n'ont plus lieu d'être ». Le texte était plébiscité par des personnalités politiques, notamment Laurent Wauquiez, Bernard Debré, Bernard Accoyer, Nathalie Kosciusko-Morizet mais aussi Thomas Thevenoud (ex-PS).

 

Réallouer en totalité les financements 

Ces députés demandaient que seules les thérapies et les programmes éducatifs conformes aux recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) soient pris en charge par la collectivité. Ils estimaient que le gouvernement doit engager la « responsabilité pénale des professionnels de santé qui s'opposent aux avancées scientifiques et commettent des erreurs médicales en matière d'autisme ».

Si le texte n'avait pas de valeur contraignante d'une loi, il tentait de convaincre le gouvernement de mettre entre place une meilleure prise en charge des autistes et proposait de « réallouer en totalité les financements » aux « approches validées scientifiquement et ayant fait preuve de leur efficacité » au détriment de celles qui ne sont pas recommandées - en l'occurrence la psychanalyse.

 

Une pétition sur change.org

Sans surprise, la résolution de loi avait provoqué la colère des psychanalystes, alors que le débat sur l’apport de la psychanalyse dans la prise en charge de l’autisme reste entier. L'Inter-Associatif Européen de Psychanalyse, qui réunit 12 associations, avait dénoncé une proposition « liberticide », « diffamatoire et calomnieuse ».

Cette proposition serait « préjudiciable à la majorité des sujets autistes », ajoutaient ces psychanalystes, outrés par les menaces sur le plan économique et pénal.
Le collectif des 39, qui représente des professionnels et plusieurs associations de patients, réclamait de son côté le retrait des recommandations de la HAS et appellait à signer la pétition sur change.org -approuvée notamment par des psychiatres d'enfants- contre la « science d'état ».