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Etude de l’Ined

Seniors : 70 % restent à domicile après 85 ans

Par Julie Levallois

Après 85 ans, les seniors préfèrent rester chez eux. 7 sur 10 vivent à domicile plutôt qu’en cohabitation ou avec leurs proches.

choreograph/epictura

Le domicile plutôt que la maison de retraite. La vieillesse soulève de nombreuses questions en termes de prise en charge des maladies ou d’autonomie. Et pourtant, jamais autant de seniors n’ont choisi de passer leurs vieux jours chez eux. Ils sont 70 % à prendre cette décision, selon une étude publiée par l’Institut national des études démographiques (Ined). A l’échelle départementale, toutefois, les préférences culturelles émergent.

La cohabitation se raréfie

Après 85 ans, la cohabitation avec les proches reste rare, et recule de manière continue. 11 % des seniors y ont eu recours en 2011. C’est quatre fois moins qu’en 1982. Quand c'est le cas, les personnes âgées choisissent surtout de s’installer avec leurs enfants. Certains départements jouent tout de même la résistance. Dans trois départements – Haute-Corse, Corse du Sud et Gers –, plus de 20 % des seniors résident chez un proche. La culture régionale est bien en cause : dans le Sud-Ouest aussi, ce système est plus fréquent que dans la Sarthe, par exemple.

Les Français âgés semblent préférer toute alternative au placement en institution. Dans 7 cas sur 10, le maintien à domicile est préféré aux autres options. Seul ou en couple, les vieux jours n’ont pas le même profil en fonction du sexe. Les femmes vieillissent principalement dans la solitude. « Le soutien mutuel des époux jouant un rôle central dans le maintien à domicile, leur plus fort veuvage contribue à expliquer ces différences », expliquent les auteurs de cette étude.

Le soutien des proches

Pourquoi opter pour la fin de vie chez soi ? Les services à domicile, la proximité de la famille et l’image qu’on se fait des maisons de retraite participent fortement à la décision. Les institutions souffrent en effet d’un déficit de confiance, et il n’est pas rare qu’elles soient assimilées à des mouroirs. L’implication des proches reste essentielle. « Demain, les personnes très âgées devraient pouvoir vivre plus longtemps encore chez elles, à condition toutefois que la famille, premier pourvoyeur d’aide, ne se démobilise pas, et que les pouvoirs publics ne réduisent pas l’aide fournie », souligne l’Ined. Car l’argument financier est également primordial dans ces choix.


2 seniors sur 10 décident tout de même de finir leur existence en maison de retraite. L’estimation est stable mais les entrées sont plus tardives. Désormais, elles se font après 84 ans. Là encore, des différences territoriales émergent. L’Ouest recourt davantage aux institutions que la Corse ou l’Île-de-France.